Meeting de protestation contre la cherté de la vie: “Cela n’a rien d’une revendication politique“ dixit Anselme Amoussou

La Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) projette pour le vendredi, 18 février 2022, un meeting de protestation contre la cherté de la vie. Alors que les travailleurs se mobilisent pour répondre à l’appel de la Confédération syndicale, des machinations visant à saboter le mouvement d’humeur inondent la toile. Dans un entretien accordé au quotidien Le Matinal, le secrétaire général de la Csa-Bénin, Anselme Amoussou a apporté des clarifications.

« Notre meeting est organisé pour nous faire entendre par rapport à ce que nous vivons socialement. Cela n’a rien d’une revendication politique contrairement à ce que j’entends dire par-ci par-là. Les travailleurs sont des citoyens qui ont envie de discuter avec leur gouvernement. Il faut le considérer comme un appel au dialogue » a déclaré Anselme Amoussou. Pour le syndicaliste, les démarches entreprises par le gouvernement dans le cadre de la revalorisation des salaires sont loin de combler les attentes. Les choses traînent pendant que la vie devient davantage chère, déplore-t-il. “Ce sont des urgences et on ne traite pas les urgences en traînant les pas. Nous avons le sentiment que le gouvernement traîne les pas et nous voudrions qu’il puisse aller très rapidement“ lance le syndicaliste. S’il admet que la cherté de la vie n’est pas imputable au gouvernement, Anselme Amoussou estime que les mesures prises par le gouvernement face à l’inflation se sont révélées inefficaces. D’où la nécessité de recourir à de nouvelles mesures susceptibles d’alléger les peines des populations. « Nous voulons que les malentendus soient levés à travers un dialogue direct avec nos gouvernants, pour qu’ils puissent nous dire voilà ce que nous proposons pour l’augmentation annoncée et nous allons l’étudier ensemble. Nous pourrions leur faire nos propositions comme par exemple, le contrôle rapide des prix, l’augmentation du Smig, le paiement des arriérés de salaires…Tout cela peut relancer la consommation », plaide le secrétaire général de la Csa-Bénin. A l’en croire, les mesures prises par le gouvernement n’ont pas réussi à faire baisser les prix. « La situation est difficile à vivre. Nous avons besoin d’être protégés par notre gouvernement face à la sauvagerie dont certains font preuve sur les marchés » poursuit-il.

Augmentation des salaires et cherté de la vie…

La cherté de la vie justifie la décision d’augmentation des salaires. Seulement les choses n’ont véritablement pas bougé depuis l’annonce en décembre 2021. Pour Anselme Amoussou, il urge que des mesures concrètes soient prises pour contrôler les prix et juguler l’inflation. Par ailleurs, l’ouverture des négociations s’impose pour harmoniser les idées quant à l’augmentation des salaires. La démarche du gouvernement à travers la mise en place d’un comité interministériel est loin d’être convaincante. “Le gouvernement nous a habitués à ne pas dire des choses sur lesquelles il n’est pas prêt à avancer. Voilà un gouvernement qui a d’abord annoncé une augmentation des salaires, qui a suscité de l’espoir chez tout le monde, et c’est après qu’il met en place un comité interministériel pour étudier. Il y a quelque chose qui cloche dans la démarche“, fait-il remarquer. Et de poursuivre « Pendant que cette annonce a créé des ajustements des prix chez les commerçants véreux…il n’y a aucune mesure administrative visible pour les discipliner. C’est comme si on a suscité l’espoir pour nous conduire à accepter les mesures fiscales que nous avons eues. » La Csa-Benin appelle les travailleurs à un meeting de protestation vendredi, 18 février 2022 à la Bourse du travail à Cotonou. Ceci, à partir de 8 heure précise.

A.B