La campagne en France et à gauche, un rassemblement qui semble chaque jour un peu plus compliqué. Dimanche soir, une réunion informelle entre les équipes de Christiane Taubira et celles de Yannick Jadot, au coude-à-coude dans les sondages, a eu lieu. Une réunion qui n’est pas assumée par tout le monde.
Cette réunion était « d’une incroyable banalité », minimise-t-on dans l’entourage du candidat écologiste. Yannick Jadot enfonce le clou ce mardi 8 février en déplacement à Rennes : « L’équipe de Christiane Taubira voulait nous rencontrer et nous sommes courtois, donc nous les avons écoutés. Mais nous, on est sûrs de notre campagne, nous n’avons pas de fébrilité. »
Christiane Taubira, elle, au contraire, capitalise sur cette réunion pour se poser en rassembleuse de la gauche : « Il se trouve que oui, ma présence rend possible le fait de se parler. Donc je continuerai à créer les conditions pour que nous puissions nous parler et que nous fassions des efforts de part et d’autre. » L’ancienne garde des Sceaux lance même un appel aux insoumis : « Si Jean-Luc Mélenchon veut nous rejoindre, il sera reçu avec cordialité et avec amitié, même. »
Un rassemblement inenvisageable pour Alexis Corbière
Une union dont le député insoumis Alexis Corbière, qui sait son parti en tête de la gauche dans les sondages, ne veut pas entendre parler : « Je pense que Christiane Taubira a bien compris qu’il serait presque risible qu’elle dise à tout le monde “retirez-vous derrière moi”. Ce serait perdant. Elle n’a aucun argument pour faire ça, donc je lui souhaite pourquoi pas de venir nous aider. On peut y arriver, on l’a fait en 2017 et cette fois encore, c’est possible. »
Agacement encore plus palpable du côté du PS, qui voit dans ces manœuvres de rassemblement un moyen de mettre Anne Hidalgo en minorité. Or la candidate socialiste a annoncé avoir obtenu suffisamment de parrainages pour se présenter à la présidentielle d’avril, rejoignant Emmanuel Macron qui avait déjà franchi le cap des 500 signatures requises, selon la liste publiée mardi par le Conseil constitutionnel.
rfi.fr