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Une enquête réalisée par Banouto expose les difficultés d’accès à l’eau potable dans la commune d’Ifangni. Selon cette enquête réalisée dans le cadre du projet « Enquêtes sur les droits sociaux au Bénin en 2021: cas de l’eau et la santé », financé par la Fondation Friedrich Ebert (Fes) et piloté par Banouto dans un partenariat avec Matin Libre, La Météo, Daabaaru et Odd TV, l’état défectueux des ouvrages d’eau handicapent l’accès à cette ressource vitale.
“Cette commune située dans le département du Plateau compte 103 forages à pompe manuelle ou forage à pompe à motricité humaine (FPM), huit Adductions d’eau villageoise (AEV) dont une mini AEV réalisé par l’ABERME et en cours d’intégration dans le patrimoine communal, renseigne le responsable eau et assainissement à la mairie d’Ifangni, François Hounkanrin. Suffisant probablement pour approvisionner les populations en eau potable. Seulement presque la quasi-totalité de ces infrastructures ne desservent pas en réalité les populations. Plusieurs de ces infrastructures réalisées par l’État sont en panne ou non exploitées. Certaines sont même déclarées irrécupérables. Sur les 103 forages à pompe manuelle ou forage à pompe à motricité humaine, seulement 11 sont fonctionnels et exploités…81 sont en panne, 3 sont fonctionnels mais non exploités, 8 sont irrécupérables et seulement 11 sont fonctionnels et exploités…Tandis que sur les sept AEV que comptent lfangni, 5 sont fonctionnelles, une en cours de réhabilitation et une irrécupérable“ révèle l’enquête. Alors que le taux de desserte de la commune d’Ifangni est de 36, 08 %, les infrastructures se révèlent être un obstacle.
Quid de la gestion des ouvrages d’eau…
Selon l’enquête, la gestion des infrastructures d’approvisionnement en eau potable est confiée à des exploitants par la mairie. Les recettes servent à régler la paie des agents positionnés au niveau des bornes fontaines. Après avoir également prélevé 25Fcfa sur chaque mètre cube vendu, le reste est reversé dans les caisses de la Mairie. « L’exploitant est donc tenu de faire un rapport mensuel de gestion et de signaler d’éventuelles pannes ou dysfonctionnements. Tout ceci, sous la supervision du responsable eau et assainissement de la mairie d’Ifangni. Ce dernier assure surtout qu’un suivi permanent est fait à travers des descentes sur le terrain » rapporte le journaliste. Qu’est-ce qui explique alors l’état défectueux des infrastructures ? « La plupart des exploitants rencontrés estiment ne gagner que des miettes. Ce qui déteint aussi sur la rémunération des agents qui vendent l’eau au niveau des bornes fontaines. Toute chose qui a occasionné l’abandon de certaines bornes fontaines. Ainsi des infrastructures se retrouvent non exploitées pour défaut d’agent vendeur d’eau » révèle le journaliste. De même, les populations préfèrent se rabattre sur ceux qui ont des forages privés ou des forages réalisés par les donateurs arabes venus des pays du Golfe en raison du coût. “Les forages réalisés par les fondations musulmanes pullulent à Ifangni…L’eau de ces forages n’est pas destinée à la vente. Mais, afin de permettre l’entretien de l’ouvrage, le chef de collectivité ou celui à qui la gestion a été confiée peut décider de vendre l’eau. Dans ce cas, obligation lui est faite de vendre l’eau à moindre coût. L’eau de ces ‘’forages arabes’’ coûte pratiquement deux fois moins chère que celle des bornes fontaines sous l’autorité de la mairie. La bassine d’eau coûte entre 25 et 50 francs Cfa au niveau des bornes fontaines de l’Etat, alors que les forages arabes vendent deux bassines à 25 ou 50 francs Cfa. De même, les gestionnaires des forages arabes sont tenus de rendre gratuite l’eau à la communauté deux à trois jours par semaine“ renseigne l’enquête. Lire l’intégralité de l’enquête sur www.banouto.bj
A.B
