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L’Institut de recherche pour le développement (Ird) et la Direction générale de la recherche scientifique et de l’innovation (Dgrsi) ont organisé ce jeudi, 14 avril 2022, le premier “Café de la science“ de l’année 2022 à l’Institut français de Cotonou. Un rendez-vous scientifique qui a permis de débattre des enjeux sociaux, économiques et culturels du retour des biens culturels du Bénin.
“Le retour des biens culturels du Bénin: Quels enjeux sociaux, culturels et économiques?“, tel est le thème autour duquel se sont articulées les différentes communications au cours de cette rencontre scientifique. Des acteurs culturels, scientifiques, étudiants, experts, et spécialistes ont été donc mobilisés sous la paillote de l’Institut français de Cotonou pour débattre des enjeux liés au retour des trésors royaux du Bénin. Evoquant les enjeux politiques et territoriaux, Paul Akogni admet que la question du retour des biens culturels est essentiellement politique. Après avoir évoqué les démarches infructueuses menées par le passé, il a souligné que les lignes ont bougé depuis la déclaration du Président Emmanuel Macron à Ouagadougou. Dans sa communication sur les enjeux patrimoniaux et artistiques, Opeôluwa Blandine Agbaka, historienne de l’art a fait savoir que deux notions sous-tendent le patrimoine : l’héritage et la transmission. Avec la restitution des biens culturels, les populations découvrent un héritage autrefois déporté loin du territoire national. Le comble, c’est que la restitution a suscité un sentiment inattendu chez les populations : l’euphorie, l’attachement à la chose culturelle. Toute chose qui appelle à repenser l’offre culturelle et à rétablir la passerelle entre les générations, soutient-elle. A l’en croire, c’est l’occasion pour la jeune génération d’artistes de se reconnecter au grand savoir-faire de l’ancienne génération, il faut assumer l’héritage. Ce qui pourrait amorcer une révolution dans le monde artistique. Pour Didier Houénoudé, spécialiste des questions de patrimoine culturel, le défi de réappropriation du patrimoine se pose désormais avec le retour des biens culturels qui, précise-t-il, ne sont pas des objets d’arts. C’est le moment de réconcilier les africains avec leur patrimoine, leur histoire, cette culture sacrifiée sur l’autel du rationalisme occidental, précise-t-il. Des enjeux touristiques et de médiations culturelles ont été également abordés. Pour Sandrine Dossou, Responsable de la médiation culturelle de l’exposition “Arts du Bénin“, il n’est pas question de raconter une histoire ou de décrire un objet royal, il s’agit de la restitution de la propriété originelle des trésors royaux. Il s’agit de reconstruire l’identité de nos ancêtres, de connaître la créativité de nos ancêtres, a-t-elle martelé. Quant à la Directrice de l’Institut français, elle s’est dit ravie de l’effectivité du retour des biens culturels avant d’évoquer des démarches en cours pour l’élaboration et l’adoption d’une loi-cadre en vue de favoriser la restitution des autres biens culturels. A sa prise de parole, le Représentant, Chef d’Antenne de l’Ird au Bénin, Nicaise Ndam s’est réjoui de l’initiative de Café de la science avant de souligner la pertinence de la thématique liée aux enjeux du retour des biens culturels. Le représentant du Directeur général de la recherche scientifique et de l’innovation, a souligné que la forte mobilisation des acteurs témoigne d’un grand intérêt porté à la recherche et à l’histoire du Bénin. Notons qu’il a été également procédé à la présentation de la Charte de Porto-Novo. Selon Saskia Cousin, la Charte vise la constitution d’un champ d’études pluridisciplinaires, la structuration d’un réseau de recherches. La Charte entend instaurer une dynamique permettant aux chercheurs de travailler avec les communautés.
A.B
