Get real time updates directly on you device, subscribe now.
Exit la tournée gouvernementale d’explication sur la cherté de la vie. Pendant 5 jours, ministres, députés, préfets, maires ont été au charbon. Même si l’opinion publique trouve inopportune cette randonnée, au frais du contribuable, pour expliquer que le gouvernement n’est pour rien dans la flambée des prix des produits de premières nécessités, les initiateurs ont trouvé qu’il fallait donner leur son de cloche afin de mettre fin à la désinformation. N’empêche ! Même si elles le savaient déjà, les populations se sont vues expliquer davantage les causes de cette inflation. Elles ont nom, la Covid-19, la guerre en Ukraine, le djihadisme, la crise économique mondiale. Les populations savent que le gouvernement a pris des mesures, près de 80 milliards FCFA ont été injectés pour atténuer les effets de la crise, même si elles n’en ressentent pas l’effet sur le marché. L’huile d’arachide continue sa folle course, passant désormais à 1500f le litre. Il en est de même du prix du blé, le sucre, le riz, etc.
Les populations ont attiré l’attention des dirigeants sur cette flambée, malgré les mesures du gouvernement. Puisque la tournée n’était pas seulement pour sensibiliser la base mais pour aussi recueillir des propositions pour amortir le choc, elles n’ont pas manqué. Les populations ont voulu savoir, pourquoi la surenchère dicte toujours sa loi, malgré l’envoi d’une mission de contrôle, exemple du ciment, toujours vendu au-dessus du prix fixé par le gouvernement. Elles ont demandé au gouvernement comment se fait-il que les produits locaux coûtent plus chers depuis des années, le maïs, le gari, l’huile de palme, le riz local, etc. Est-ce toujours l’effet de la guerre en Ukraine ? D’autres ont demandé la réouverture des boutiques Onasa. Lesquelles ont été d’un grand secours aux populations sous le régime Yayi, parce qu’elles vendaient à prix réduit le maïs, le riz, en temps d’inflation.
C’est dire que le Béninois lambda ne manque pas d’idées pour résoudre le problème de cherté. Des solutions existent et ont été versées comme pistes à envisager pour atténuer la misère que crée la hausse des prix des produits de grande consommation. La question qui se pose, qu’en feront les autorités ? Ces préoccupations et propositions vont-ils recevoir un écho favorable, pour attester de la pertinence et de la sincérité de la tournée ? Ou bien le gouvernement va-t-il se dire : ça y est, j’ai déjà réussi mon coup, et ranger au placard la moisson ? Le cas échéant, à quoi aura véritablement servi cette tournée, si les populations doivent continuer par subir la loi du marché.
M.M
