Trésors royaux/Alain Godonou: “Ils n’ont plus le rôle fonctionnel qui était le leur“

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Dans une interview accordée à Radio France internationale, Alain Godonou, directeur du programme Musées à l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme au Bénin a évoqué l’exposition des trésors royaux, l’enthousiasme autour et leur place dans l’histoire. A l’en croire, ces trésors, malgré leur importance, n’ont plus le même rôle fonctionnel.

 

L’enthousiasme autour des trésors royaux restitués par la France n’est plus à démontrer. Déjà plus de 147 000 visiteurs en 3 mois. « Je dirais que c’est parce qu’il y a eu une très longue attente, avec un intérêt politique, médiatique, et enfin, les objets sont revenus. Chacun veut les voir de ses propres yeux. Et beaucoup de Béninois étaient incrédules, même quand les caisses sont arrivées à Cotonou, ils se demandaient si elles n’étaient pas vides ! Il faut noter que les visiteurs viennent généralement en groupe : famille, association, communauté, parfois 100, 200 personnes. Certains impriment des t-shirts ou des pagnes à l’effigie des objets, c’est un phénomène qu’on voit pour les mariages ou les funérailles chez nous », a confié Alain Godonou dans cet entretien accordé à Rfi. A l’en croire, il n’est pas rare de voir certains s’incliner devant les trésors royaux tandis que d’autres ne manquent pas de faire des prières. “…il y a toujours un moment d’émotion, quelles que soient les origines ethniques et les appartenances religieuses. Ces objets ont été beaucoup montrés en images, mais quand les gens sont devant, ils sont étonnés par leur dimension, par leur qualité, ils disent : « Ah, en ce temps, nos ancêtres ont pu faire ça ? ». Ils témoignent de la grandeur de notre passé“ a-t-il déclaré. Cependant, ces trésors ne peuvent plus jouer le même rôle fonctionnel comme auparavant. «Ils n’ont plus le rôle fonctionnel qui était le leur dans le royaume qu’ils ont quitté. Plus personne ne s’assoira sur le trône, les statues des rois Guézo, Glélé et Béhanzin ne serviront pas à galvaniser l’armée. Ils sont le ciment d’une mémoire collective, historique. C’est un trésor commun béninois ! Ces pièces sont désormais inscrites au patrimoine national, avec un numéro d’inventaire, comme « des objets de qualité signifiants pour notre identité et notre histoire ». C’est pour ça que les dispositions de la loi sur la protection du patrimoine culturel [votée en octobre 2021, NDLR] sont importantes pour garantir leur préservation au maximum en termes d’attention technique, de conservation, d’assurance de la part de l’État, et de leur capacité à circuler comme des représentants du Bénin. Ils ont aussi ce rôle, ils sont les témoins d’une partie de l’histoire de l’humanité » a-t-il laissé entendre.

Rapport des Béninois avec le patrimoine culturel : le déclic

La grande surprise, selon Alain Godonou est que cela change déjà le rapport des Béninois avec le patrimoine culturel. “On disait que les Béninois ne vont pas trop dans les musées, qu’ils ne s’intéressent pas au patrimoine. On découvre qu’ils s’y intéressent profondément. D’ailleurs, le fait que les gens viennent en groupe est significatif : je constate qu’après l’exposition, les membres d’un même clan familial se mettent à discuter de ce qu’ils ont, se posent des questions sur la valorisation de leur héritage. Il y a un mouvement social qui est en route“ s’est-il réjoui. Et de poursuivre « Au futur musée des Amazones et des Rois du Danhomè à Abomey, il est prévu d’avoir un département Recherche ouvert aux universitaires béninois et étrangers pour faire parler ces objets, les mettre en correspondance avec ceux qui sont restés, analyser les résultats de fouilles archéologiques, et que ça rentre dans une production scientifique. Il y a déjà des points qui sont débattus dans la documentation que nous avons reçue du musée du Quai Branly, nous espérons que les chercheurs seront féconds pour nous éclairer sur les zones d’ombre. Nous savons que l’histoire du Danhomè et l’archéologie du sud Bénin intéressent des universités du monde entier donc il pourra y avoir des financements croisés. C’est comme ça que ça fonctionne en Grèce et en Égypte ».

 

A.B

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