Nouveaux marchés urbains et risque d’exclusion: Les inquiétudes persistent malgré les assurances…

Dans une récente publication, votre journal évoquait un risque d’exclusion de certains occupants des marchés à Cotonou et environs. Ceci, en raison du coût de location qui pourrait être revu à la hausse avec les investissements consentis pour l’érection des nouveaux marchés. Face aux professionnels des médias, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji s’est voulu rassurant sans lever définitivement le doute…

« Personne ne peut fixer des redevances insupportables. Ce qui est utile à signaler, c’est qu’on a fait plus de places qu’il y en avait. Toutes les personnes qui étaient dans les marchés avant les travaux vont retrouver leurs places avant que les nouveaux demandeurs ne soient admis. C’est une instruction du Chef de l’État », a rassuré le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbedji face aux professionnels des médias. Il s’est, par ailleurs, dit optimiste quant à la mise en service bientôt desdits marchés urbains. Une assurance du gouvernement mais qui serait loin de dégonfler réellement la rumeur. D’abord, dire que personne ne peut fixer un prix exorbitant ne peut rassurer totalement les concernés. Ceci, du fait que le porte-parole du gouvernement n’ait pas confirmé que les mêmes tarifs de location seront maintenus. Il n’est donc pas exclu que le coût de location augmente. Ce qui semble d’ailleurs évident au regard des investissements importants consentis pour la construction de ces infrastructures marchandes dans la capitale économique. Et s’il devrait y avoir hausse du prix de location, jusqu’à combien pourrait-il grimper ? Face à la situation de morosité économique et les nouvelles réalités quotidiennes des Béninois, il importe de se demander si tous ceux qui avaient été délogés disposeraient de moyens pour s’offrir ces nouvelles boutiques et poursuivre leurs activités génératrices de revenus. Encore que depuis que les marchés sont en chantier, on ne s’est pas interrogé sur ce que ces commerçants sont devenus. Ont-ils pu tous continuer leurs activités ? Ont-ils pu économiser suffisamment pour s’installer dans les nouveaux marchés ? Autant de préoccupations que suscite la question. S’il est bien de privilégier les anciens occupants, il importe de se demander si les nouvelles exigences permettront à ces derniers de s’y installer à nouveau. Encore que lorsqu’on parle de redevances insupportables, il faudra admettre que les revenus ne sont pas les mêmes. Et un prix forfaitaire pour l’un peut paraître insupportable pour l’autre. Les coûts de location seront-ils maintenus ou revus à la hausse ? Quelle sera la nouvelle grille si l’option de l’augmentation du coût est retenue ? Qu’a-t-on prévu pour ceux qui n’auraient pas assez de moyens pour s’offrir une boutique dans ce marché où ils étaient pourtant commerçants ? Autant de préoccupations. Faut-il le souligner, ces nouveaux marchés urbains d’architecture de type R+1, bâtis en charpente métallique à l’allure pyramidale, répondent aux standards modernes. Ils sont construits dans plusieurs arrondissements de Cotonou par le gouvernement béninois. De Mènontin à Aidjèdo sans oublier Wologuèdè, Gbégamey ou encore Akpakpa, ces infrastructures marchandes restent admirables et témoignent bien de l’importance des investissements consentis par le gouvernement. De sources concordantes, neuf marchés urbains seront bientôt ouverts à Cotonou. Tout semble prêt pour que les commerçants, autrefois déguerpis des lieux puis réinstaller ailleurs, y retournent. Seulement à quel prix cette fois-ci ?

A.B