Législatives au Bénin : « On a espoir qu’on pourra choisir qui on veut »

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Les Béninois retourneront aux urnes, le 08 janvier 2023, pour élire leurs députés. En 2019, seuls les deux partis siamois, nés de la réforme du système partisan et se réclamant du président Patrice Talon avaient eu des représentants au Parlement. Le taux de participation avait alors chuté à 27%, pour la 1ère fois de l’histoire du renouveau démocratique.

« Pour les législatives de 2019, je ne suis pas allé voter parce que mon parti politique n’a pas participé aux élections », déclare Rock Dadjin, militant politique qui ne cache pas son appartenance à l’opposition au régime Talon. « Cette fois-ci, le chef de l’Etat a appelé tous les bords de l’opposition, je parle de l’opposition réelle, à participer aux élections. Maintenant, nous sommes fiers. Nous pouvons choisir librement nos représentants à l’hémicycle ».

Depuis le renouveau démocratique, la ferveur populaire qui caractérisait les élections au Bénin a disparu. En 2019, le taux de participation aux législatives, premières élections sous le régime de Patrice Talon, était de 27%, selon les résultats de la Cour constitutionnelle, contre 66% en 2015. La Commission électorale nationale autonome (Céna) avait évoqué un chiffre de 23%, lors des résultats provisoires.  Ce désintérêt des populations à la chose électorale a une explication : l’absence de l’opposition politique au scrutin, selon certains citoyens rencontrés à Cotonou, jeudi 6 octobre 2022.

« En 2019, je ne suis pas allé voter parce que le candidat auquel je voulais accorder mon suffrage n’a pu se présenter », explique Noël Etienne Assogba, conducteur de taxi-moto, rencontré au Kiosque de la morgue du Cnhu. Dans cet endroit réputé haut lieu politique, les conducteurs de taxi-moto, communément appelés « Zémidjan » se retrouvent chaque matin pour lire la une des journaux et se lancent dans des débats.

Comme l’opposant Rock Dadjin, Noël Etienne Assogba nourrit aussi l’espoir d’une élection inclusive, seule condition pour qu’il aille mettre son bulletin dans l’urne le 08 janvier 2022. « A l’heure actuelle, on a espoir que tous pourront se présenter, que tous ceux qui veulent solliciter le suffrage des Béninois pourront aller vraiment aux élections. Ainsi, on pourra choisir qui on veut », affirme-t-il.

Mais pour que tout se passe dans les règles de l’art, telle que promis par le chef de l’Etat, Noël Etienne Assogba exhorte la Céna à notifier à temps aux candidats les corrections à apporter à leur dossier de candidature, pour qu’ils puissent le faire à temps.

Assis à côté, son collègue ne dit pas autre chose. « Si en janvier 2023, tous ceux qui veulent aller représenter le peuple sont autorisés à le faire, opposition, mouvance, nous irons voter. En démocratie, c’est comme ça. Si un candidat perd, il ne pourra accuser personne d’autre que lui-même », renchérit Judicaël Adoukonou, conducteur de taxi-moto.

Pour Chantal Adjaï Cica, qui vend des crédits GSM à Cadjèhoun, c’est la peur qui a justifié son refus d’aller voter en 2019. « Je n’ai pas voté à cause des événements malheureux qui se sont passés ici à Cadjèhoun (quartier de Cotonou où des heurts avec la police, avant et après le vote, ont fait au moins un mort, Ndlr). J’ai eu peur et je ne suis pas sorti de chez moi. Si tout se passe bien cette fois-ci, j’irai voter ».

Le vote, un devoir civique

Contrairement à ceux qui posent des conditions avant d’exercer leur droit de vote, certains estiment qu’il est de leur devoir d’aller voter. « En tant que bon citoyen, je dois sortir et aller voter ce jour-là parce que vu l’aspect politique de notre pays actuellement tout est clair (…) Si tu es citoyen, vas faire ton choix le jour-là. J’ai voté lors des législatives de 2019. J’ai voté pratiquement pour toutes les élections », souligne Alphonse Dangnibo, conseiller communal Br à Ouinhi (une commune du centre du Bénin, Ndlr).

Même son de cloche de la part de Sessinou Prosper, venu faire son enrôlement à l’Agence nationale d’identification personnelle (Anip) à Cotonou. « Je suis un citoyen, je vais aller voter. Je vote pour démontrer que je suis Béninois. J’ai l’habitude de voter. Si quelqu’un ne vote pas, c’est son problème. Il n’est pas Béninois ».

Pour Ekpankpo Hyppolite, soudeur de profession, c’est le devoir de tout citoyen d’aller exprimer son vote. « Ce sont les députés qui nous représentent. J’ai voté en 2019. On doit voter même si on ne trouve pas l’argent. J’appelle tout le monde à sortir massivement pour aller voter ».

Dans la perspective des législatives du 08 janvier 2023, et en droite ligne avec la volonté de décrisper la tension politique, Patrice Talon a exprimé son désir de voir tous les partis participer au scrutin. Considéré comme principal parti d’opposition, le parti « Les Démocrates », dont la candidate recalée à la présidentielle, Reckya Madougou, est en prison, condamnée à 20 ans pour complicité et financement d’actes de terrorisme, attend de voir se traduire dans les faits cette volonté du chef de l’Etat.

Bertrand HOUANHO

Chantal Adjaï Cica, vendeuse de crédits GSM à Cotonou. © Bertrand Houanho
Alphonse Dangnibo, conseiller communal Br à Ouinhi © Bertrand Houanho

 

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