Inventaire de la biodiversité des crustacés décapodes du Bénin: CEBioS et l’Université d’Abomey-Calavi en font une priorité

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L’inventaire de la biodiversité des crustacés décapodes du Bénin constitue une priorité pour le laboratoire des recherches sur les zones humides de l’Université d’Abomey-Calavi. Un atelier de renforcement de capacités a été organisé à cet effet du 03 au 15 Octobre 2022, avec le soutien financier du programme Capacities for Biodiversity and Sustainable Development (CEBioS) sous la supervision du Docteur Cédric d’Udekem d’Acoz de l’institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique et du Dr Appolinaire Goussanou de l’Université d’Abomey-Calavi.

 

Renforcer les lacunes de connaissances en taxonomie et en gestion des collections par la formation des spécialistes locaux. Tel est l’objectif visé par l’organisation de l’Atelier de renforcement de capacités sur le thème taxonomie et gestion des collections de crustacés décapodes du Bénin. Les activités menées au cours de la formation ont favorisé une meilleure connaissance de la gestion et de la conservation de la biodiversité des espèces. Il s’agit de la collecte des données sur le terrain ; des exercices pratiques d’identification en laboratoire ; de la constitution d’une base de données et de numérisation et de la gestion des collections.

Cédric D’UDEKEM D’ACOZ spécialiste de la taxonomie des crustacés décapodes de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, s’est réjoui d’avoir pris part à cette formation à l’Université d’Abomey-Calavi et a témoigné sa gratitude au programme CEBioS de la Coopération Belge au Développement (CBD) qui a financé les activités du projet. Sa présence au Bénin s’inscrit dans le cadre d’une coopération entre la Belgique et le Bénin (Projet GTI type 2) pour étudier la biodiversité des crustacés décapodes du Bénin en collaboration avec des collègues béninois, principalement de l’Université d’Abomey-Calavi, a-t-il précisé. Il a par ailleurs, rappelé que le programme CEBioS à travers l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique finance des projets d’étude sur la taxonomie et la biodiversité où des demandeurs belges et de pays en voie de développement travaillent en collaboration. Ces dernières années, il y a eu beaucoup de projets de collaboration entre la Belgique et le Bénin et le présent projet s’inscrit dans cette lignée. Et Dr Appolinaire Goussanou avait déjà effectué avec lui un stage de renforcement de capacités sur la taxonomie des décapodes à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique fin 2021.

Abordant l’utilité des crustacés décapodes, il a indiqué que ceux-ci constituent le groupe zoologique représenté par les grands crustacés comprenant crevettes, homards, bernard l’ermite, crabes, etc. Leur biomasse est importante et ils ont un rôle important dans les écosystèmes marins, lagunaires et d’eau douce du Bénin. Certaines espèces de crabes et de crevettes jouent un rôle important dans l’alimentation humaine et la gastronomie. Outre la pêche, certaines espèces ont un potentiel réel pour l’aquaculture, a confié Docteur Cédric d’Udekem d’Acoz de l’institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique.

Revenant sur les activités qui ont meublé les 14 jours de séjour au Bénin du Docteur Cédric d’Udekem d’Acoz, une campagne de collecte de 10 jours a été consacré à l’échantillonnage des crustacés décapodes sur le littoral, les lagunes et les rivières du Sud du Bénin. Les spécimens ont été récoltés avec des collègues béninois notamment Dr Appolinaire Goussanou et le doctorant Wilfried Sintondji. Ces spécimens ont ensuite été photographiés pour documenter la coloration quand ils sont vivants. Ensuite les spécimens ont été fixés en alcool pour des études taxonomiques et génétiques puis une présentation sur la création et la gestion des collections zoologiques a été faite à l’Université d’Abomey-Calavi. Huit participants provenant de l’Université d’Abomey-Calavi, de l’Université d’Agriculture de Kétou, des ONGS Secours à la Nature, CAPEBio et Terre Vie et Humanisme ont pris part aux travaux de laboratoire et à la formation sur la création et la gestion des collections qui a été organisé du 13 au 15 octobre après les activités de terrain.

La formation a permis de jeter les bases pour créer une collection de référence zoologique au Bénin ; de contribuer à l’inventaire des espèces de crustacés décapodes du Bénin (par exemple trouver des espèces qui n’avaient pas été signalées au Bénin) ; de former des chercheurs béninois à la poursuite de cet inventaire faunistique, qui au terme débouchera sur des publications scientifiques ;  de collecter des spécimens destinées à avoir leur ADN séquencé, afin d’établir une base de données génétiques des décapodes du Bénin ; de permettre une meilleure connaissance de la faune carcinologique afin de prendre des mesures pour assurer la protection des écosystèmes aquatiques béninois et la conservation des espèces et d’obtenir du matériel permettant des publications taxonomiques courtes.

Docteur Cédric d’Udekem d’Acoz a souhaité que sa visite au Bénin soit le début d’une collaboration à plus long terme entre les scientifiques béninois et belges pour l’étude de la biodiversité des crustacés afin que l’objectif final qui est un inventaire exhaustif de la faune des décapodes du Bénin soit atteint.

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