Accès des femmes à la terre: À Tori Bossito, KAS et Wildaf Bénin insistent sur les textes et avantages

👉🏽 Sa Majesté Kinigbé Gbozèkpa : <<Nous allons également aider nos mères, nos femmes et nos filles à sécuriser leurs terres quel que soit le mode d’accès>>

<< Contribution des cours royales au renforcement du rôle économique de la femme à travers son accès sécurisé aux terres agricoles>>. C’est ce même thème qui a conduit les femmes du réseau d’Ong Wildaf Bénin à Tori Bossito, mercredi 14 décembre 2022. Avec l’appui de la Fondation allemande Konrad Adenauer (Konrad Adenauer Stiftung_ KAS _), elles sont allées sensibiliser têtes couronnées, dignitaires des religions endogènes, chefs de familles et de collectivités ainsi des femmes et élus à la base sur l’importance qu’une femme ait accès une terre cultivable et sécurisée.

<< Aider ou favoriser la femme à avoir accès à la terre, c’est lui donner les moyens de continuer à contribuer au bien-être des familles parce que les femmes, le plus souvent, dans nos contrées ont des difficultés. Pourtant, elles sont engagées massivement dans l’agriculture. On les voit toujours en amont et en aval. Que ce soit la production, la transformation ou la commercialisation, c’est nos mamans qu’on voit. Elles sont dans les champs, elles sont dans les marchés, elles parcourent des contrées pour pouvoir trouver quelque chose pour leur famille. Et donc, œuvrer pour leur émancipation économique, c’est de leur donner la force pour continuer par jouer ce rôle>>. Après cet éclairage qu’il a apporté sur les avantages lorsqu’une femme, surtout en milieu rural, a accès au foncier, le Coordonnateur national de la KAS-Bénin, Mounirou Tchacondoh a rappelé le contexte de la cette tournée de sensibilisation et de plaidoyer dans les cours royales, qui n’est pas une première. Entre autres la guerre Russo Ukrainienne avec ses effets perturbateurs dans les approvisionnements alimentaires un peu partout dans le monde, et particulièrement en Afrique a été pointé du doigt. << Nous avons constaté qu’au Bénin ici et dans les coins, il y a une cherté de la vie, la flambée des produits alimentaires parce qu’il y a des difficultés pour que ces produits qui sont importés nous parviennent ici. Ça fait qu’entre temps les prix ont augmenté et nous savons que nos mamans qui sont dans les familles dans les contrées ont un grand rôle à jouer. Elles le jouent d’ailleurs, ce grand rôle. Elles sont des piliers de la sécurité alimentaire au niveau des familles, piliers de l’économie familiale, piliers de l’économie nationale. Et nous avons pensé qu’en cette période de vie chère avec les difficultés qu’il y a dans les maisons qu’il faut toujours engager des discussions avec les cours royales, réunies avec les dignitaires pour voir ensemble quels sont les voies et moyens qu’il faut explorer pour davantage aider les femmes à continuer par jouer ce rôle de piliers de la sécurité alimentaire, de piliers de l’économie familiale>>. Dans son speech, le Coordonnateur national de la KAS-Bénin ajoute : << Je me souviens, nous sommes déjà passés par ici, au moins deux fois. Ça doit être, si j’ai bonne souvenance, le troisième passage. Et, chaque fois que nous venons ici à Tori-Bossito, nous constatons qu’il y a une forte mobilisation>>. Au nom du bureau régional de la KAS à Abidjan, M. Tchacondoh va saluer cette mobilisation de la population, qui témoigne de l’intérêt accordé à la problématique. Place ensuite à la sensibilisation proprement dite. La projection d’un téléfilm sur les réalités de partage d’héritage au Bénin, excluant la femme en violation des dispositions légales et des échanges nourries dans une bonne ambiance, ont meublé cette phase au terme de laquelle quelques participants ont accepté partager leurs impressions.

JB

Assouko Thélesphore, représentant du Chef d’arrondissement de Tori Cada : <<Dans la commune de Tori Bossito, la place qui est réservée à la femme en ce qui concerne l’héritage n’est pas respectée. La femme est souvent marginalisée. Beaucoup disent souvent qu’elle n’a pas droit à l’héritage de son défunt père ou de son défunt mari. La formation est venue à point nommé. Le thème de cette formation répond à une préoccupation… En tant que représentant de l’autorité, je ferai un compte rendu fidèle à qui de droit et au cours des différents conseils d’arrondissement et même des conseils communaux, elle saura comment conscientiser les populations sur la question pour qu’une solution durable soit trouvée depuis la base>>.

Sa Majesté Kinigbé Gbozèkpa : << La femme et l’homme sont tous des enfants et doivent hériter des terres de leurs parents. Jadis, nos parents disaient que la femme n’hérite pas de terre mais aujourd’hui les choses ont changé et il n’est plus question de laisser les hommes vendre les terres pendant que les femmes souffrent. Nous prenons l’engagement de sensibiliser à notre tour les chefs de collectivités et de famille afin que le partage d’héritage se fasse conformément aux dispositions de la loi en vigueur au Bénin.
Nous allons également inviter et aider nos mères, nos femmes et nos filles à sécuriser leurs terres quel que soit le mode d’accès afin qu’elles en tirent pleinement profit>>.

Gbakouè Célestine, vendeuse de produits maraîchers :<<C’est la première fois que je participe à une formation sur l’accès des femmes à la terre. Quand on n’assiste pas à ces séances, on ne peut pas être informé de ce qui se passe ou encore de nos droits. Je suis donc contente d’avoir pris part à la séance et je remercie Wildaf et Konrad Adenauer d’avoir pensé à l’épanouissement de la femme. Moi particulièrement mes défunts parents n’ont rien laissé comme terre pour nous les enfants. Mais à partir des enseignements tirés du téléfilm, je peux désormais orienter et dire la conduite à tenir aux femmes déshéritées de leur terre afin de les aider à obtenir gain de cause comme la jeune fille qui a aidé sa mère et sa tante dans le téléfilm>>.