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Avec les résultats provisoires, donnés hier, mercredi 11 janvier 2023, par la Céna, le Bénin vient de fermer une parenthèse de sa récente histoire politique. Ces résultats, qui permettent au parti politique d’opposition Les Démocrates de faire son entrée au Parlement, viennent siffler la fin du parlement monocolore, celui de la 8e législature. Même si le parti Les Démocrates réclame un nombre plus élevé de sièges, s’il y a une évidence à tirer de ces résultats provisoires, c’est le message envoyé par le peuple béninois aux dirigeants actuels. Celui de faire retourner l’opposition dans le débat parlementaire. C’est donc le retour de la démocratie, Des débats contradictoires, de la voix de ceux qui ne se retrouvent pas dans la gouvernance au sommet de l’Etat. C’est le retour de tout ce à quoi les Béninois étaient habitués, en matière de débat parlementaire, depuis la première législature. Ils ont jugé que la parenthèse de 2019, caractérisée par la présence au parlement des seuls deux partis siamois, se réclamant de Patrice Talon, ne fait pas honneur à la culture démocratique du Bénin. Y mettre fin était devenu une question d’honneur, avec l’ouverture de la compétition au parti d’opposition. Et cela ne s’est pas fait sans sacrifice. Les Démocrates ont dû faire recours à la Cour constitutionnelle. Ils ont dû enlever de la liste des figures de proue qui, positionnées, pouvaient faire beaucoup de mal aux candidats de la Mouvance. Mais, le peuple a dit qu’à cela ne tienne. La plupart des militants de l’opposition ne savaient même ceux qui sont positionnés sur la liste du parti Les Démocrates. Ils sont juste allés voter pour que l’opposition soit désormais représentée à l’Assemblée nationale. Ils sont allés voter pour que plus jamais, il ne soit dit que le Bénin a un parlement monocolore. Et cela seul, quoi que l’on dise, est en soi une sanction.
M.M
