Décrispation de la tension politique: Hounkpè et Azannaï feraient-ils mieux que Soglo et Yayi ?

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La presse a rapporté cette semaine les critiques de Paul Hounkpè et Candide Azannaï contre les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi.  Ils imputent aux anciens présidents, tout comme au parti d’opposition Les Démocrates, le maintien en détention de Reckya Madougou et Joël Aïvo et la question non résolue du retour des exilés.

 

Pour Paul Hounkpè, Nicéphore Soglo et Boni Yayi s’y prennent mal dans la recherche de solutions pour la libération des prisonniers et le retour des exilés politiques. Candide Azannaï, quant à lui, accuse les anciens présidents de compromission et d’avoir sacrifié le sort des détenus et exilés politiques sous l’autel d’intérêts égoïstes et personnels. En effet, cela fait 2 ans que l’ex ministre de la justice Reckya Madougou et le professeur de droit constitutionnel Joël Aïvo sont en détention, accusés de « complicité d’actes terroristes » et de « blanchiment de capitaux ». Ces derniers jours, les informations sur le durcissement de leur condition de détention ont amené les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi à s’inquiéter pour la vie de ces opposants détenus, candidats recalés à la présidentielle de 2021. Ils ont appelé, une fois encore, Patrice Talon à œuvrer pour une réelle décrispation de la tension politique nationale. Ce qui passe par la libération de Reckya Madougou, Joël Aïvo et autres détenus « politiques », de même que le retour des exilés. Ils sont suivis par le parti d’opposition Les Démocrates qui, dans la foulée, a déposé, sur la table du président de l’Assemblée nationale, une loi d’amnistie pour toutes les personnes en disgrâce avec le régime de la Rupture. La pression, ainsi lancée par l’opposition, incarnée par le parti Les Démocrates et les deux anciens présidents, a rencontré des critiques dans le camp de partis qui se réclament aussi de l’opposition, Restaurer l’espoir et Fcbe.

Lors d’une sortie médiatique, le 27 mars 2023, le président du parti Restaurer l’espoir s’en est ouvertement pris aux anciens présidents de la République qu’il accuse de compromission. Pour Candide Azannaï, les rencontres Talon-Soglo, Talon-Yayi, en vue de la décrispation de la tension politique, ont abouti à la participation du parti Les Démocrates aux législatives et à la prise d’une loi d’interruption de peine qui, jusqu’à aujourd’hui n’a servi à rien. « A quoi ont abouti toutes les mises en scène entre TALON, YAYI et SOGLO ? Aux torts à la Démocratie et à l’Etat de droit, on a abouti à l’autorisation du parti Les Démocrates pour se substituer au parti Fcbe dans le rôle de faire valoir et de tentative de légitimation factice de la dictature du pouvoir dit de la rupture. Pas plus. A la situation carcérale des détenus politiques et aux sorts des exilés, on a abouti à la Loi No 2022-19 votée le 04 octobre 2022, promulguée le 19 octobre 2022. Pas plus. Ainsi, l’intérêt général se retrouve dès lors et une fois encore, bien distancé par les calculs personnels et privés de ces si illustres personnalités. Pour cause, désormais les anciens Présidents de la République ne crient plus au non règlement par Patrice TALON et son Gouvernement des principaux avantages et commodités éventuelles liés au statut d’ancien Président de la République du Bénin », condamne Candide Azannaï.

Pour Paul Hounkpè, les deux anciens présidents devraient plutôt œuvrer à la formalisation du Cadre de dialogue et de concertation annoncé par Patrice Talon. C’est au sein de ce Cadre qu’ils devraient poser leurs préoccupations quant à la libération de Reckya Madougpu et de Joël Aïvo et le retour des exilés. La méthode actuelle des anciens présidents, qui consiste à exiger, via les réseaux sociaux la libération des détenus « politiques » est contre-productive et ne peut qu’amener le chef de l’Etat à radicaliser sa position, selon Paul Hounkpè.

Dans la peau de Soglo et Yayi

Depuis l’avènement du renouveau démocratique, c’est la première fois que l’opposition est confrontée à un régime aussi réfractaire à la critique. C’est la première fois qu’il y a tant d’opposants en prison et tant en exil. Mais en amont, on a œuvré à ce que l’opposition soit divisée, qu’elle ne parle d’une même voix. C’était le préalable. Le sentiment de suspicion de compromission que les uns nourrissent envers les autres ne permet pas une unicité d’actions pour contrer les velléités antidémocratiques et liberticides du régime. Ce rôle, Fcbe et Restaurer l’espoir le jouent à merveille. Qu’il ait compromission, cela ne peut être que dans le sens de trouver une issue heureuse à la crise actuelle, la libération des détenus et le retour des exilés « politiques », toute chose que réclame le peuple béninois. Les deux anciens présidents pouvaient rester camper sur leurs positions. Mais ils auraient été accusés de tous les péchés. Est-ce leur faute s’ils ont cru aux bonnes intentions du camp d’en face qui, ruse et rage aidant, les tourne en rond depuis. Les commodités et avantages liés à leur statut d’anciens présidents ne sont pas des faveurs. Ce sont des exigences de la loi. On ne peut les en vouloir de les réclamer, pas plus qu’ils ne devraient servir de moyen de chantage.  L’idée d’un Cadre de dialogue d’anciens présidents est une bonne chose. Mais revient-il aux anciens présidents d’œuvrer à sa matérialisation ? La tâche incombe plutôt à celui qui a fait la proposition, en l’occurrence le chef de l’Etat. Si depuis qu’il a fait l’annonce, rien n’a bougé dans ce sens, il y a de quoi douter de sa sincérité.

En lieu et place de Soglo et Yayi, Paul Hounkpè et Candide Azannaï n’auraient rien pu faire, parce que le pouvoir allait utiliser les mêmes armes, la ruse, la rage, la division pour créer dans leur rang la suspicion. Ce n’est donc pas la faute aux anciens présidents mais à l’interlocuteur d’en face qui seul détient son agenda et les moyens dont il use pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé. Patrice Talon aurait-il changé d’approche s’il avait en face Paul Hounkpè ou Candide Azannaï ? Absolument pas ! La preuve, Paul Hounkpè a réclamé, sans gain de cause, les avantages liés à la fonction de chef de file de l’opposition. Et si Candide Azannaï avait les oreilles de Patrice Talon, allait-il quitter le gouvernement ?

 

M.M

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