Baisse des effectifs aux examens scolaires: Ce n’est pas Educmaster, selon Thierry Dovonou

La baisse des effectifs des candidats aux examens scolaires préoccupe et plusieurs hypothèses sont évoquées. Si l’une des raisons évoquées est la mise en place de la plateforme Educmaster, le syndicaliste et enseignant Thierry Dovonou estime que les vraies raisons sont bien toutes autres…

Dans une publication relayée sur la toile, le syndicaliste Thierry Dovonou réfute la thèse selon laquelle la plateforme Educmaster serait l’une des raisons de la baisse des effectifs des candidats aux examens scolaires. « Selon certains cadres, c’est Educmaster qui a fait que « les faux candidats et candidats fantaisistes » ont été éliminés provoquant ainsi une baisse du taux des candidats. C’est dommage que ce soient des cadres, des gens ayant des positions d’autorités qui disent ces choses. Ils ne savent pas que le fonctionnement d’un système éducatif est complexe…Si c’est Educmaster qui a fait baisser les effectifs, les effectifs du CEP ne vont pas baisser depuis 6 ans. La baisse depuis 6 ans est entre 5% et 7%. Au CEP cette année 2022, nous avons 226 676 candidats contre 242 066 candidats pour 2021. Il y a donc une réduction de 6,36% cette année. Il n’y a pas Educmaster au primaire. On ne peut plus parler de « faux candidats ». Educmaster n’a donc pratiquement rien avoir avec cette baisse importante » a fait savoir Thierry Dovonou. Selon le syndicaliste, l’augmentation des effectifs des candidats est en rapport direct avec la croissance démographique. « Educmaster est peut-être l’une des raisons ayant permis de voir  une baisse » argue le syndicaliste. Et de poursuivre « si vous investiguez, vous allez voir : l’effectif des élèves dans les classes intermédiaires n’a pas augmenté: la baisse est aussi radicale dans certaines régions comme le nord, le centre (collines) et les milieux pauvres du Sud ».

Quid des raisons, selon Thierry Dovonou…

Évoquant les principales raisons de la baisse des effectifs des candidats, il a fait savoir que l’on ne peut occulter la pauvreté.   » Les parents n’ayant plus de moyens pour envoyer les enfants à l’école, les envoient au champ et dans les ateliers. Le placement des enfants est revenu : les enfants en âge de scolarisation sont placés auprès des parents dits aisés, pas pour aller à l’école » s’est-il justifié. L’autre raison, selon lui, reste le discours politique depuis quelques années. « Lorsque ceux qui pensent la République et décident constatent que l’enseignement général, et l’éducation produits des bavards et les cadres aussi ne font rien pour démontrer le contraire, les parents vont avoir peur d’envoyer leurs enfants à l’école qui secrète le chômage. Surtout que les concours frauduleux à la douane, la justice, même dans l’éducation (recrutement d’élèves Inspecteurs et de CP) sont venus donnés raison au Président TALON. Résultat: c’est le nombre croissant d’apprentis qu’on remarque ces derniers temps dans les salons de coiffure, couture et menuiserie aluminium » a-t-il expliqué. La conjoncture économique mondiale et l’harmonisation des dates est l’une des raisons évoquées. « Le Baccalauréat béninois étant un label, les ivoiriens, congolais…venaient passer notre baccalauréat. Nous recevions aussi beaucoup de candidats venant des pays limitrophes. Ils venaient s’inscrire dans certains établissements privés et cela augmentait le nombre des candidats aux divers examens. Mais avec l’harmonisation de date des examens, ils ne viennent plus. De plus, ils ont aussi compris que notre système éducatif produits des bavards. Ceci a sonné le glas de l’exode scolaire vers le Bénin » a-t-il déclaré. Entre autres raisons évoquées, le sort peu enviable des enseignants avec le sort des aspirants; les salaires politiques. « Lorsque le taux de candidats aux examens commencent par baisser, c’est toujours en prélude à une catastrophe sociale et sociétale. Que les décideurs prennent leurs responsabilités » a-t-il conclu.

A.B