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*Libération des détenus et retour des exilés » politiques », c’est bien possible par Talon
* La preuve que la politique et la diplomatie priment parfois sur la justice
Le Bénin s’apprête à renouer avec une célébration festive de la fête de l’indépendance, après les restrictions liées à la pandémie du Covid-19. Aux dires du Secrétaire général adjoint et Porteparole du gouvernement, Wilfried Léandre
Houngbédji, tout se met en place pour qu’il y ait effectivement une célébration populaire et festive. « Vous verrez des surprises du 1er août», a laissé entendre Wilfried Léandre Houngbédji.
Au titre des nouveautés annoncées, la tenue du défilé militaire sur le tout nouveau boulevard de la Marina, très spacieux et minutieusement tracé. La statue de l’Amazone et l’Esplanade de l’Amazone, de même que le Jardin Mathieu seront inaugurés, en marge des festivités. C’est dire que du côté de l’adhésion populaire, les petits plats sont en train d’être mis dans les grands pour une fête de rêve.
Quid du côté politique
Les récentes audiences accordées par le chef de l’Etat aux présidents des Institutions et aux anciens président Nicéphore Soglo et Boni Yayi sont la preuve que, du côté politique des choses se font aussi pour une fête réussie. D’ailleurs, cela ne va surprendre personne que les deux anciens présidents encore en vie soient présents à la tribune d’honneur, le 1er août prochain. Depuis quelques années, ce n’était plus le cas. Cette fois-ci, il n’y a aucune raison pour que Boni Yayi et Nicéphore Soglo boycottent les manifestations entrant dans le cadre du 62e anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale. La seule incertitude, jusqu’où le chef de l’Etat est prêt à montrer sa bonne foi? Est-ce que Patrice Talon va prendre, en cette heureuse occasion, la Grâce présidentielle
tant attendue pour libérer de prison toutes les personnes incarcérées dans le cadre de la présidentielle de 2021 ? Les plus célèbres sont Reckya Madougou, Joël Aïvo, Houdou Ali, Nadine Okoumassoun et bien d’autres. En fin d’année,
les populations avaient espérer le miracle qui n’a finalement pas lieu. La célébration de la fête nationale serait, pour certains, l’occasion propice. Toujours dans le sens de la décrispation pour une fête nationale qui réunit tous les fils et filles du Bénin, les exilés, à l’instar de Sébastien Ajavon, Léhady Soglo, Valentin Djènontin et autres pourront-ils fouler enfin la terre de leurs aïeux ?
Des précédents existent pourtant Chaque fois que la question de Grâce présidentielle est évoquée, des soutiens du chef de l’Etat ne font que rappeler la gravité des actes commis par les personnes incarcérées sans jugement et celles qui sont condamnées à de lourdes peines comme Reckya Madougou et Joël Aïvo. Pourtant l’actualité africaine, depuis quelques jours, est marquée par le retour de Blaise Compaoré au Burkina-Faso. Alors qu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt après une condamnation à perpétuité, l’ancien président du Faso est rentré, accueilli à l’aéroport par la junte militaire au pouvoir. Il a eu des entretiens avec les anciens présidents avant de retourner en Côte d’Ivoire, sans être inquiété par la justice burkinabè.
Au Bénin, Bertin Koovi est rentré d’exil, reçu au domicile du chef de l’Etat, alors qu’il était sous le coup d’un mandat d’arrêt. Même chose pour le colonel à la retraite Pascal Tawès, soupçonné d’être l’instigateur d’une tentative de coup d’Etat. Récemment, au lendemain de la rencontre Talon-Yayi, près d’une vingtaine de personnes incarcérées depuis 2 ans, pour être soupçonnées de prendre une part active dans cette tentative, ont recouvré la liberté. De même, en fin de semaine écoulée, deux responsables du parti Les Démocrates, Adrien Nounagnon et Adam Alao, respectivement coordonnateur de la 20e circonscription électorale et coordonnateur de Porto-Novo sont désormais libres de leur
mouvement. C’est la preuve que la politique et la diplomatie priment parfois sur la justice. Si on y met la volonté, ce qui parait difficile peut se réaliser.
Les condamnés peuvent être libérés et les exilés peuvent revenir au bercail, pour une fête de 1er août célébrée dans l’union retrouvée des filles et fils du Bénin. Ce que le chef de l’Etat a commencé, il peut le finir en beauté par une
mesure de Grâce présidentielle envers toutes ces personnes incarcérées et exilées. C’est peutêtre l’une des surprises du 1er août dont parle le Porte-parole du gouvernement.
M.M
