Procès Dangnivo à la Cour d’appel de Cotonou : Les présumés coupables Alofa et Amoussou parlent d’un montage…

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Démarré depuis mardi, 21 août 2018, le procès de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo s’est poursuivi hier, mercredi, 22 août 2018 à la Cour d’appel de Cotonou. Si au cours de la première journée, l’ouverture de l’enveloppe contenant les résultats du test Adn du corps exhumé à Womey et la constitution du jury ont préoccupé les différentes parties, de nouveaux éléments ont été révélés à la barre hier. Les présumés assassins de Urbain Dangnivo, Codjo Alofa et Donatien Amoussou ont nié les faits et évoquent un scénario monté de toutes pièces par le commissaire Prince Aledji, et Lucien Degbo…

A l’ouverture du procès, le président de la cour a ordonné la lecture de la liste des témoins devant comparaître dans cette affaire de disparition du cadre du ministère des finances, Pierre Urbain Dangnivo. Une trentaine de témoins ont été cités dont le deuxième vice-président de l’Assemblée Nationale, Robert Gbian, l’ancien ministre de la justice, Grégoire Akofodji, le syndicaliste Laurent Metongnon. Mais très tôt, les avocats de la défense se sont préoccupés de la comparution d’un témoin clé : Evouna Atangana dit « Priso ». Me Nicolin Assogba et Me Théophile Zinflou de la partie civile et de la défense ont plaidé auprès du Parquet général afin que toutes les diligences soient faites pour faire comparaître ce dernier. Tout en estimant que les déclarations de Me Assogba contiennent beaucoup d’insinuations, l’avocat général, Emmanuel Opita, a promis de faire en sorte que le syndicaliste Metongnon comparaisse. L’avocat de la partie civile insiste sur la nécessité de faire comparaître le témoin “Priso“. Et à Me Zinflou de suggérer que le colonel Degbe soit interrogé pour savoir la position de ce témoin. Interrogé par la Cour, le colonel a déclaré avoir vu  » Priso », il y a plus de six mois. Une réponse qui ne semble pas convaincre Me Zinflou qui a demandé à la cour de lui donner acte de cette déclaration du Colonel Degbe. Me Yansunnu, un autre avocat de la défense, lui, est convaincu qu’on peut mettre la main sur le témoin « Priso » en interrogeant le Colonel Séverin Koumassegbo qui aurait mis à la disposition de ce dernier un garde du corps. Le président de la Cour n’a pas laissé le Colonel répondre à cette déclaration de la défense avant de suspendre l’audience. A la reprise, quelques minutes plus tard, le syndicaliste Laurent Metongnon, cité à comparaitre en qualité de témoin, est à la barre. Pour l’avocat général, Emmanuel Opita, Laurent Metongnon a porté plainte en qualité de responsable syndical et qu’il n’a plus ce titre. A l’en croire, si Laurent Mètongnon doit comparaître, ce sera en qualité de témoin. Avis partagé par la défense. Ce que n’approuve pas la partie civile qui requiert qu’il comparaisse en qualité de “sachant“. La cour, après les débats, retient Laurent Metongnon comme « sachant ». Quant au médecin légiste Clément Kpadonou, il n’a pu répondre aux interrogations. Estimant être un peu souffrant il a demandé à rentrer chez lui. Sa demande sera acceptée par le parquet général ainsi que la défense. Par contre, la partie civile a indiqué que « l’audition des experts sera le point d’ancrage » de son argumentaire. En effet, l’expert a «procédé par postulats» et concernant le rapport d’expertise, la défense, par l’intermédiaire de Me Magloire Yansunnu, a fait observer que des prélèvements n’ont pas été effectués sur les accusés pour vérifier la présence ou non de leurs empreintes sur le corps sans vie exhumé à Womey. Me Olga Anasside, avocate de la partie civile, s’est offusquée du fait que dans le rapport, l’expert ait « procédé par postulats » et non sur des bases scientifiques solides. La partie civile a souhaité également que le professeur Laleye soit présent. L’audience est à nouveau suspendue…

 

Les présumés assassins Alofa et Amoussou nient tout…Un coup monté !

Appelés à nouveau à la barre, les deux principaux présumés coupables dans cette affaire, Codjo Alofa et Donatien Amoussou ont nié les faits. S’adressant à Alofa, la Cour demande pourquoi est-ce qu’il nie aujourd’hui les faits qu’il avait pourtant reconnus jusqu’ici. Il répond qu’on lui avait demandé de le faire. Il cite les noms de  » Lucien Degbo, Prince Aledji ». Ces personnes lui auraient demandé de reconnaître les faits sur instigation de leur chef dont il dit ignoré le nom. Selon ses dires, il a été embarqué dans l’affaire après qu’il a été arrêté pour tentative de vol d’une moto. Il dit avoir été convaincu par Lucien Degbo. Ce dernier lui aurait promis de le faire libérer rapidement, avant 2011, et une somme de 25 millions s’il acceptait de porter la responsabilité de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo. Il affirme que ses déclarations de départ lui ont été dictées et ignore tout du corps retrouvé à son domicile à Womey. Il affirme que tout a été fait avant qu’il ne soit invité à reconnaître les faits. Il cite comme preuve, le fait que ce soit Lucien Degbo qui soit aux commandes le jour de l’exhumation du corps à Womey. Il dit que c’est le commissaire Prince Aledji qui lui a demandé d’impliquer Donatien Amoussou qu’il dit ne pas connaître auparavant. Selon lui, le commissaire Aledji lui aurait dit que Donatien Amoussou faisait partie du coup depuis le début et que c’est parce qu’il était « agité » qu’il avait été écarté. Dans ses allégations, il confie avoir reçu, à la prison civile de Misserete, la visite de Lucien Degbo qui lui aurait faire parvenir par l’intermédiaire du gardien chef, de la nourriture puis de l’argent 58 000fcfa. Pour justifier ce revirement, il estime s’être rendu compte que Lucien Degbo et Prince Aledji ne tenaient plus parole. Le ministère public poursuit en lisant une déclaration contradictoire de Codjo Alofa. Cette déclaration date du 25 octobre 2011. A l’époque, il aurait déclaré que:  » contrairement à ce que j’avais déclaré, j’ai assisté à l’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo ».Reconnaît-il avoir fait cette déclaration ? « Non », a-t-il répondu. Le ministère public insiste sur la déclaration. La réponse de l’accusé ne change pas.  » A la date du 25 octobre 2011, on ne faisait plus des dépositions mais plutôt des confrontations. Je ne me rappelle pas avoir fait cette déclaration », a-t-il répondu.

 

De l’évasion de la prison de Missérété : Alofa raconte…

Des révélations ont été faites par le présumé assassin, Codjo Alofa à la barre. Parlant de son évasion de la prison de Missérété, ce dernier déclare qu’il ne s’est pas évadé mais il a été plutôt transporté un matin dans une voiture climatisée vers le Togo. Et ce, en raison de sa menace de tout révéler après plus de deux ans de détention en isolement. Il dit qu’on lui avait demandé de ne plus revenir au Bénin. Il s’est dit surpris d’apprendre qu’il s’était évadé de la prison. Il affirme, par ailleurs, s’être rendu lui-même dans une prison pour demander son transfert à Cotonou. Il affirme avoir été détenu par la police togolaise pendant 17 jours avant d’être extradé au Bénin. Après cette nouvelle déclaration, le ministère public lui a demandé à savoir, vu les variations dans ses déclarations, laquelle retenir. Il a répondu la présente. Le ministère demande à nouveau à Alofa s’il reconnaît avoir déclaré que le 17 août 2010, qu’il a eu un appel téléphonique avec Dangnivo et lui a donné rendez-vous à son domicile ? Alofa répond que oui. Mais il précise que c’est le scénario qui lui avait été écrit. Notons que Codjo Alofa parle en langue nationale fon et la traduction pose un problème. L’interprète indépendant qui jouait ce rôle a montré ses limites. Mais sur la demande du président de la Cour, l’interprétation s’est poursuivie en attendant qu’un autre soit trouvé. Mais au terme de la confrontation, le ministère public a demandé que acte lui soit donné de ce que l’accusé a reconnu « l’essentiel de ses déclarations » du 25 octobre 2011. L’avocat de la défense, Me Zinflou, s’est opposé à cela, objectant que son client n’a pas reconnu les déclarations suivant la formulation faite par le ministère public. Où, quand et comment as-tu rencontré Prince Aledji et Cie?, demande Me Baparape à Allofa. Ce dernier répond que c’est en prison. L’audience a été par la suite suspendue par le Président de la Cour pour des raisons de sécurité.

Aziz BADAROU

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