Entretien avec le président du HBC Nantes: « Quand une Fédération est structurée comme la vôtre, on peut grandir vite », dixit Gaël Pelletier

Le président du HBC Nantes, Gaël Pelletier, a séjourné au Bénin du 13 au 16 octobre 2022. Au terme de son séjour, il a évoqué les raisons de sa présence et les objectifs visés. Plusieurs sujets étaient au menu de cet entretien qu’il a nous accordé, peu avant son départ. Lisez plutôt !

Quels sont les objectifs à court et à long termes pour le développement du handball béninois ?

Le Bénin est une nation en émergence au niveau du sport et on a envie d’aider au développement du handball. L’objectif, c’était bien évidemment de valider qu’il y a une commune envie de travailler, une envie commune de progresser et déterminer les bases de ce que l’on peut faire ensemble, la formation des joueurs, la formation des encadreurs. C’est avec grand plaisir qu’on a pu constater qu’on était sur la même ligne et qu’on avait les mêmes envies. Maintenant, c’est un peu difficile de déterminer parce qu’on aura une phase de découverte. Il va falloir qu’on appréhende la réalité du niveau et qu’on mesure l’ampleur du travail qu’il y a à faire afin de déterminer des objectifs à long terme. A court terme, il s’agira de découvrir comment vous fonctionnez, comment vous travaillez et qu’est-ce que nous on peut apporter. Il y a des choses que vous faites très bien et vous n’aurez pas besoin de nous et puis, il y a peut-être des choses sur lesquelles l’expérience du haut niveau du HBC Nantes va apporter un petit peu. C’est ce qu’on va essayer de faire et mettre en avant, mais cela très rapidement.

Sur le plan de la formation des entraîneurs et joueurs, quid des projets du HBC Nantes pour le Bénin ?

Il faut des bons professeurs et c’est peut-être la force du HBC Nantes aujourd’hui. C’est d’avoir cet encadrement avec des entraîneurs diplômés ayant l’habitude de former de jeunes joueurs puisque le HBC Nantes a formé un certain nombre  d’internationaux de  l’équipe de France qui joue actuellement. Avec un centre de formation, c’est ça qu’on peut exporter, cette qualité de formation et cette qualité de technicien.

Nous sommes actuellement dans un projet dénommé Sports au féminin, lancé par l’ambassade de France. Quel regard portez-vous sur ce projet ?

Il n’y a pas de distinction faite entre les jeunes garçons et les jeunes filles et bien évidemment, on forme tout le monde et les règles de formation sont les mêmes. Ce sont les mêmes objectifs que l’on va poursuivre à travers les garçons et les filles et, ce, quel que soit leur niveau d’âge, niveau de connaissance du handball ou que ça soit des handballeuses débutantes ou des handballeuses qui ont déjà un certain passé.

Subventions et partenariats. Quel serait l’apport du HBC Nantes ?

Si on travaille bien, on va attirer vers nous et on va être reconnu comme étant l’acteur. C’est ce travail qui amènera naturellement les partenaires à venir nous soutenir et à venir enrichir ce travail. Il est évident qu’il aura besoin des acteurs économiques du Bénin pour faire progresser le handball, pour faire progresser le sport en règle générale. C’est ce qu’on va fournir qui va les amener vers nous. A partir du moment où on travaille bien, il sera plus simple d’aller demander auprès d’eux une aide.

Quid des projets sur le plan de la détection…

On a considéré que plus la base est large, et plus haute, on pourra monter la pyramide. Et il va falloir effectivement s’appuyer sur le travail qui est déjà fait au Bénin à travers les classes sportives pour aller chercher les enfants et les inciter à aimer. La détection, elle va se faire forcément par ce qui est déjà mis en place au sein de votre réseau de connaissances et tout votre savoir-faire en la matière pour amener le plus largement possible, les jeunes garçons et les jeunes filles à pratiquer le handball.

Il y a quelques semaines, le Bénin a participé à un tournoi international. Votre appréciation de la prestation des Béninois…

C’est vrai que c’est une sélection qui n’avait pas l’habitude de rendez-vous internationaux dans un tournoi qui effectivement aujourd’hui est bien reconnu de toute l’Europe. On avait envie de faire découvrir à ces jeunes enfants, le handball international et puis leur permettre de mesurer aussi la distance qui leur reste à parcourir. Après, la vraie satisfaction que l’on aurait pu avoir, en si peu de temps, la progression qui a été la leur au sein du tournoi et au file des matchs à tel point que leur dernier match, ils gagnent. Et c’est une expérience qu’on a envie de continuer à travers la prochaine édition en 2023. On en a officiellement eu une séance avec le Ministre pour une participation en 2023 d’une équipe du Bénin.

Au regard de tout ce qui se fait à la FBH depuis quelques mois, comment envisagez vous l’avenir du handball béninois d’ici 5 ans ?

J’ai rencontré des gens passionnés, des gens qui savent ce qu’ils font,  qui ont un vrai projet. Donc, je regarde cela de manière très optimiste parce que quand une Fédération est structurée comme la vôtre l’est, je pense qu’avec du travail et peut-être un peu d’aide extérieure, on peut grandir vite, voire même très vite.

Votre mot pour clore cet entretien…

Un grand merci de l’accueil qui nous a été réservé. C’est vrai que Rock Feliho m’avait parlé de la gentillesse, et c’est la réalité. Il avait également le professionnalisme. Je ne peux que constater que c’est la réalité, et je suis très content qu’on ait pu venir découvrir et constater tous les bons mots que Rock m’avait dits sur le Bénin et sur les gens qui y travaillent. (…) A un moment, il va falloir mesurer la qualité du travail qu’on produit, j’essaierai de m’inviter.

Propos recueillis par : A.F.S.