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Depuis sa démission de la tête de la Cour constitutionnelle, Joseph Djogbénou continue de déjouer certaines probabilités. Reste à savoir si sa décision d’arborer à nouveau sa toge d’avocat n’est finalement pas un mauvais signe, quand on sait que c’est jusqu’à l’heure la seule issue trouvée par Adrien Houngbédji, après avoir perdu l’identité de son parti politique.
Avec Joseph Djogbénou, l’épopée ne s’arrête décidément pas ! Depuis qu’il a eu le privilège d’occuper pour une première fois un poste politique, il a n’a fait qu’habituer les Béninois à des décisions des plus inattendues aux plus incompréhensibles. Avec nombre de démissions dans son casier politique, l’homme continue de faire de cette option son chou gras. Les dernières actualités y relatives laissent parfois pantois. En quittant précipitamment la tête de la Cour constitutionnelle, l’homme, quelques heures plus tard, a arraché à Bruno Amoussou dans un clair-obscur, les rênes du parti Union progressiste (Up). Après la fusion de ce dernier avec le Parti du renouveau démocratique (Prd), l’Union progressiste le Renouveau (Up-R) est née. Et comme on pouvait s’y attendre, Joseph Djogbénou en est Président. Devenu in-extremis Député après la débâcle de l’Upr dans la 16e circonscription électorale, l’ancien Président de la Cour constitutionnelle, que beaucoup imaginaient déjà Président du Parlement, a finalement renoncé à siéger. À cette allure, l’on lui trouvait encore un autre poste beaucoup plus confortable, dans cette Rupture où il est l’un des maîtres à penser. Car, la présidence du parti ne lui confère pas pour autant, grandiloquence et notoriété. Alors qu’il est pressenti à tort ou à raison et ce, jusqu’à preuve de contraire comme le dauphin de Patrice Talon, les velléités présidentielles sont devenues, dans son quotidien, une tache indélébile. Occuper d’autres fonctions régaliennes beaucoup plus importantes en plus de la présidence du parti devrait donc être de l’eau bénite, pour ses éventuelles ambitions politiques futuristes. Ce qui devrait d’ailleurs mieux le rehausser, après avoir été lynché politiquement par l’opposition dans son fief électoral, lui laissant un seul siège sur les cinq que compte la seizième circonscription électorale. Mais tout à coup, Joseph Djogbénou, comme il en a l’habitude, est train de déjouer encore cette prédiction. Sans attendre, il décide comme il se susurre dans l’opinion, de porter à nouveau sa toge d’avocat. Comment renoncer à un poste éventuel de Présidence de l’Assemblée nationale pour redevenir avocat ? Quand on sait que c’est une question de prestige et de prestance surtout pour être mieux loti dans le cœur des Béninois quand on veut être potentiel candidat à une présidentielle, toute réponse semble être floue. À coup sûr, quelque chose ne tourne pas encore rond. Mais quoi ? Difficile de la cerner pour l’instant. Tout compte fait, Joseph Djogbénou n’a pas quitté la Cour constitutionnelle pour se contenter juste d’un strapontin. En remettant en cause son hégémonie avec ses pas zigzagants, va-t-il à nouveau déjouer les pronostics ? Lesquels le voient déjà comme successeur de Patrice Talon en 2026 ? Si Maître Adrien Houngbédji qui a fait fondre son Prd a été obligé de retourner également au barreau, c’est parce qu’il n’avait possiblement plus d’issues, dans l’hémisphère politique que conçoit Patrice Talon. Joseph Djogbénou subira-t-il le même sort ? Rien n’est encore sûr. Seulement, sa dégringolade dans le couronnement politique caractérisée par son échec cuisant à rallier Cotonou à sa cause lors des législatives dernières n’est pas un facteur militant en sa faveur. Encore qu’à la fin, tout montre que Joseph Djogbénou n’aura pas ce destin en main. C’est Patrice Talon qui décidera à nouveau. Avant que cela n’arrive, l’homme tient à être insondable.
J.G
