Enseignement supérieur au Bénin: Plusieurs réformes de la Rupture, un bilan mitigé

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Les Béninois qui s’attendent à de grandes réformes à opérer par le régime de la Rupture au profit des Universités nationales du Bénin, sont restés sur leur soif. Les mesures annoncées par le gouvernement, dès son accession au pouvoir en 2016, pour la rénovation de l’Enseignement supérieur au Bénin peinent à prendre corps. En lieu et place des actions salutaires au profit de ces hauts lieux du savoir, c’est plutôt à une constante dégradation du système que l’on semble assister.

 

La formation des cadres de demain ne semble pas préoccuper le régime de la Rupture.  Sinon, comment comprendre que depuis 2016, à part les effets d’annonce, aucune réalisation palpable ne peut être mise à l’actif du gouvernement dans les Universités publiques au profit des Enseignants chercheurs, les Chercheurs, les étudiants/apprenants dont les effectifs ne font que croître.

En effet, nombreux sont les Béninois qui ont très tôt cru à un miracle dans l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique, avec la présentation du Programme d’action du gouvernement-Bénin révélé en décembre 2016. Environ 7 ans après, tous les acteurs de l’Enseignement supérieur ont déchanté. Rien de ce qui avait été annoncé n’a été réalisé malgré la trentaine de réformes opérées. Ces réformes qui n’en finissent pas, ne sont malheureusement pas suivies d’actions concrètes sur le terrain.

Point et bilan des réformes dans l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique

Le point des réformes depuis 2016 dans les secteurs Enseignements supérieurs et la recherche scientifique   se présentent ainsi qu’il suit :

1-         Le Décret N°2016-638 du 13 octobre 2016 portant création de  quatre (04) Universités nationales en République du Bénin : la redéfinition de la carte universitaire, faisant passer les UNB de 7 à 4 dont 2 Universités thématiques (Université Nationale d’Agriculture de Porto-Novo et l’Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques) avec les fermetures des Centres universitaires de Djougou, de Kandi, de Gogounou, de Savalou, de Savè, d’Aplahoué, de Tchaourou, de la Faculté spéciale de médecine de Porto-Novo.

2-         La prise du Décret N°2017-155 du 10 mars 2017 portant critères d’attribution des allocations d’études universitaires aux étudiants ;

3-la prise du Décret N°2017-485 du 02 octobre 2017 définissant les modalités de collaboration des organisations estudiantines avec l’Etat et les autorités des Universités publiques en République du Bénin qui restreint les libertés d’association ;

4-la prise de l’arrêté n°471/ MESRS/DC/ SGM/DAF/ DPP/DGES/ DOB/DEC/ DBSU/ SA/051 SG portant fixation des quotas de bourses et aides universitaires dans les Universités publiques au titre de l’année académique 2017-2018 ;

5- la signature de la lettre N°5381/MESRS/DC/SGM/DAF/SA du 22 décembre 2017 au sujet de la ‘’Nouvelle procédure de recrutement du personnel enseignant dans les universités nationales du Bénin’’ ;

6- la prise d’un Décret instituant le Conseil National de l’Education (nouvelle formule) en excluant les partenaires sociaux ;

7-la prise du Décret n°2019-042 du 30 janvier 2019 portant nomination des Doyens, Vice-Doyens, Directeurs et Directeurs adjoints dans les Universités nationales du Bénin, qui met entre parenthèses la démocratie universitaire ;

8-la signature de la circulaire n°1155/MESRS/SGM/DAF/SRHDS/DGCPER du 05 avril 2019 imposant aux Etablissements le nombre de candidatures au concours d’Agrégation ;

9-la signature de la circulaire N°1541/MESRS/DC/SGM/DAF/SRHDS/DG CPER du 29 Avril 2019 portant paiement des frais d’instruction de dossiers par les candidats à une inscription au CAMES ;

10-la signature de la circulaire N° 1408/ MESRS /DC /SGM /DAF /SRHDS / DGCPER / SA du 10 juillet 2020, etc. appuyant les autres circulaires.

11- la prise de décret portant nomination et installation des membres du Conseil National de l’Education (CNE) excluant les partenaires sociaux ;

12- la prise du Décret  N°2018-395 du 29 août 2018 portant AOF et mis en place du Conseil d’Administration (CA) dans chaque université, avec des missions précises ;

13-la prise de décret portant nomination et installations des membres du Conseil d’Administration dans chaque Université publique ;

14- le vote de la loi n°2018-34 du 05 octobre2018 portant exercice du droit de grève en République du Bénin ;

15- la prise du Décret N° 2019-457 du 16 Octobre 2019 Portant attribution, composition et mode de fonctionnement des commissions administratives paritaire  (CAP)  et de l`Arrêté 2020-293/ MESRS/DC/ SGM/CTJ/DAF/ REGIE/SRHDS/SA/011SGG20 portant mise en place de la Commission administrative paritaire (CAP) du MESRS et nomination des membres ;

16- la prise du Décret N° 2021-056 du 10 février 2021 portant maintien au poste des Recteurs et vice-Recteurs des universités d’Abomey-Calavi et de Parakou ;

17- la prise du Décret N° 2021-378 du 14 juillet 2021 portant statuts particuliers des corps des personnels enseignants des Universités publiques au Bénin, suite au séminaire du samedi 10 juillet 2021 ;

18- la prise du Décret N° 2021-379 du 14 juillet 2021 portant statuts types des Universités nationales en République du Bénin, suite au séminaire du samedi 10 juillet 2021 ;

19- la prise d’un nouveau Décret portant Statuts particuliers des Personnels hospitalo-universitaires (PHU) ;

20- la prise du Décret N° 2022-149 du 02 mars 2022 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Organe National de Contrôle et d’Ethique dans l’Enseignement supérieur (ONC). Cet organe est prévu à l’article 84 du Décret N° 2021-378 du 14 juillet 2021 portant Statuts particuliers des corps des personnels enseignants des Universités publiques au Bénin ;

21- la prise de la Circulaire N°0338/MESRS/ DC/SGM/CTJ/ CTAAPDS/ DAF/ SRHDS/ DGCPER/SA du 1er mars 2021 sur reclassement des Enseignants du supérieur inscrits sur les listes d’aptitude du CAMES au titre des années 2019, 2020 et qui suspend les 3 circulaires antérieures ;

22-la prise du Décret N° 2022-150 du 02 mars 2022 définissant les modalités d’organisation de l’inscription au fichier national des Aspirants à l’Enseignement supérieur ;

23- la prise du Décret N° 2022-151 du 02 mars 2022 fixant le cadre de création et d’organisation des chaires dans les Universités publiques ;

24- la prise du Décret N° 2022-152 du 02 mars 2022 fixant le cadre général de création et d’organisation des écoles doctorales dans les Universités publiques ;

25-la prise du Décret N° 2022-121 du 23 février portant approbation des statuts des Centres hospitaliers universitaires

26- les nominations des Responsables UFR dans les Universités publiques de l’UAC et de l’UP  le 30 janvier 2019 ;

27- les nominations des Recteurs, des vice-Recteurs et des Responsables des UFR en octobre 2021, etc.

28- la prise du Décret portant Statuts particuliers des Chercheurs du Bénin ;

29- la prise du Décret N° 2023-021 du 25 janvier 2023 portant AOF de la Délégation générale au contrôle et à l’Ethique dans l’Enseignement supérieur

Tout ceci pour quels résultats ?

Le pauvre bilan des réalisations du Pouvoir de la Rupture dans l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique crève l’œil.

Au total une trentaine de réformes ont été opérées dans les secteurs de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cependant, le bilan est globalement négatif sur tous les plans et se présente comme suit :

–           Le gel de recrutement des Assistants au profit des Universités publiques et de Chercheurs pour les Centres de recherche. Sur les 1535 Assistants à recruter entre 2016 et 2021 et annoncés au lancement du ‘’Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) Bénin Révélé’’ en décembre 2016 par Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, moins de 184 ont été effectivement recrutés à ce jour.  Dans le même temps, les effectifs des étudiants dans les Universités publiques ont presque doublé. Entre temps, le mode de recrutement des Enseignants a été modifié par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) ;

–           Le gel de recrutement de Chercheurs pour le compte du CBRST depuis 2016 malgré les départs massifs à la retraite ;

–           La suppression sine die de la démocratie universitaire acquise depuis la période révolutionnaire qui consistait à élire les Recteurs les ViRs, les Doyens, Vice Doyens, Chefs et Chefs adjoints de département ;

–           Le gel du programme de formation des formateurs qui permet aux Attachés de recherches de faire leur thèse et aux Enseignants chercheurs d’aller se ressourcer dans d’autres Universités, d’autres laboratoires d’autres pays ;

–           Le gel de l’Eméritat ;

–           La limitation de l’âge au recrutement d’enseignants dans les UNB à 45 ans ;

–           Les défalcations opérées sur les salaires des syndicalistes et de certains Enseignants des UNB en février et mars 2018 pour avoir osé réclamer des recrutements d’Assistants au profit des Universités publiques ;

–           La mise en quarantaine des Organisations des étudiants (même celles représentatives au titre du décret portant modalités de collaboration des organisations estudiantines avec l’Etat et les autorités des UNB) ;

–           Le harcèlement en 2019 des Enseignants chercheurs candidats à une inscription sur les listes d’aptitude du CAMES (CTS) pour le paiement de 400 000FCFA /candidat représentant les frais d’instruction de dossiers qui sont normalement payés par le pays alors que dans l’espace CAMES, tous les autres pays continuent de payer pour leurs candidats ;

-le harcèlement en 2019 des Enseignants chercheurs candidats au concours d’Agrégation du CAMES pour le paiement de 1 400 000 FCFA/candidat représentant les frais d’examen qui sont normalement payés par le pays alors que dans l’espace CAMES, tous les autres pays continuent de payer pour leurs candidats ;

–           La non construction des amphithéâtres, de grandes, de moyennes et petites salles de cours, de travaux dirigés (TD) au profit des étudiants malgré le nombre croissant de ceux-ci dans les Universités publiques ;

–           Le non équipement des laboratoires de recherche pour les travaux pratiques (TP) dans les Universités publiques ;

–           La non-création de laboratoires spécialisés de langues pour les départements qui forment en Allemand, en Anglais, en Espagnol, en langues nationales, etc.

–           La limitation des services sociaux (transport bus, fonctionnement des restaurants universitaires, hébergement des étudiants) au profit des étudiants au strict minimum ;

–           Le non financement de la recherche scientifique.

Avec un tableau aussi sombre, quelle compétitivité ou performance élevée peut-on attendre des Universités publiques ? Le régime de la Rupture doit comprendre que le développement d’un pays, dépend en grande partie de la qualité de son Enseignement supérieur et des axes de la recherche scientifique. Ne pas financer ces secteurs et venir jeter de l’opprobre sur les acteurs qui s’échinent à maintenir la barque est simplement de la mauvaise foi.

 

Prence  YADODE

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