Afrique de l’Ouest : Tout savoir sur l’Eco

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Une monnaie commune pour 15 pays d’Afrique de l’Ouest dès 2020 ? Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se prononcent ce samedi 28 juin sur la création de l’éco, une monnaie qu’ils pourraient partager. Elle remplacerait les huit monnaies qui ont cours actuellement dans la région.

 

Lors de leur sommet, les chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao pourront s’appuyer sur les conclusions de travaux préparatoires adoptées le 18 juin à Abidjan. Cette monnaie est à l’étude depuis une trentaine d’années.

Le nom de la future monnaie, l’éco, a été préféré à afri et kola. La Cédéao a opté pour un « régime de change flexible » par rapport aux monnaies internationales, ce qui signifie que le taux de change évoluerait au gré des marchés, comme l’euro ou le dollars. Autre point commun avec la monnaie unique européenne, la politique monétaire serait centrée sur la maîtrise de l’inflation.

En vue de la création de l’union monétaire, des critères ont été fixés, appelant à une maîtrise de l’inflation, du déficit budgétaires, etc. comme c’est le cas lorsqu’un pays adopte l’euro. Mais à ce jour, aucun de ses 15 États membres ne respecte ces « critères de convergences » retenus. Ce qui pourrait rendre bien complexe une mise en circulation dès 2020.

Pour 8 des 15 pays concernés, l’éco remplacerait le franc CFA. Cette monnaie, créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est indexée à l’euro et garantie par le Trésor français. Ce vestige de la colonisation est décrié par certains, mais garantie une stabilité de la monnaie. Le Nigeria, pays leader de la Cédéao, exige un « plan de divorce » avec la France, où reste déposés la moitié des réserves de change (avoirs en monnaie étrangère ou en or) de ces pays. Un plan encore à négocier.

Des avantages économiques incertains

 

Pour les touristes, l’adoption d’une monnaie commune est un plus, puisqu’elle permet de voyager dans toute la zone en ne changeant qu’une seule fois. Cela facilite aussi les échanges entre les différents pays.

Pour autant, ce dernier effet pourrait être limité par une zone économique encore très peu intégrées. Les échanges commerciaux intrazone ne sont que de l’ordre de 10%, les travailleurs sont peu mobiles et les infrastructures déficientes. Pour comparaison, la part des exportations des pays de la zone euro en direction de la zone euro était de 67,3 % et la part des importations des pays de la zone euro en provenance de la zone euro s’élevait à 63,4 % selon l’INSEE en 2005.

Une domination nigériane

 

En outre, la future zone monétaire serait dominée par le Nigeria, pays pétrolier représentant les deux tiers du PIB de la région et la moitié de sa population. La politique monétaire s’alignera probablement sur les besoins de ce pays, qui risquent de ne pas être « synchrones » avec ceux des autres pays, selon Ndongo Samba Sylla, économiste à Dakar de la fondation Rosa Luxembourg.

Un reproche similaire est fait par certains à l’euro, monnaie qu’ils disent alignée sur les besoins de l’Allemagne et des pays du Nord, et dont la force porterait préjudice aux économies du Sud comme la Grèce.

Une monnaie commune enlève aussi aux gouvernements un levier de politique économique, celui de jouer sur les cours de sa monnaie. Incapables de jouer sur les taux d’intérêt ou de dévaluer, ces derniers n’auraient pas d’autres choix en cas de crise économique que de mener des politiques d’austérité. Un risque d’autant plus fort en l’absence de mécanismes de solidarité budgétaire entre pays riches et en crise.

 

L’éco d’Afrique de l’Ouest : Quelle différence ferait une monnaie unique ?

Les experts sont divisés sur l’impact que cela aurait sur l’économie de la région, en particulier dans les huit Etats membres qui utilisent le franc CFA – qui est soutenu par la France.

Les négociations au sujet de la monnaie commune sont en cours depuis 30 ans.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’union politique et économique de la région, a déclaré que le déploiement sera progressif et que les pays qui satisfont aux critères énoncés adopteront la monnaie en premier.

 

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Vos réactions à l’annonce du nom de la monnaie unique de la Cédéao

Pourquoi l’Afrique de l’Ouest veut-elle une monnaie unique ?

Huit pays utilisent déjà le franc CFA, qui est rattaché à l’euro et garanti par la France.

Les sept autres ont leur propre monnaie, aucune n’est librement convertible.

Les partisans de l’éco affirment que la monnaie unique facilitera le commerce, réduira les coûts de transaction et facilitera les paiements entre les 385 millions d’habitants de la Cedeao.

Toutefois, les détracteurs craignent que le Nigeria, la plus grande économie de la région, ne domine la politique monétaire et n’en retarde les retombées.

Pour les économistes Ferdinand Backoup et Daniel Ndoye, une monnaie unique serait un instrument précieux dans le système monétaire international :

« Les pays d’Afrique de l’Ouest – comme la plupart des autres pays en développement – ne sont pas à l’abri des chocs monétaires causés par les politiques mises en œuvre dans le reste du monde « , ont écrit les deux économistes dans une note d’information pour la Banque africaine de développement.

 

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Une monnaie unique peut offrir une chance, disent-ils, de mettre en place un « front collectif et efficace » contre ces perturbations.

 

À propos de l’ECO

         Lancement prévu en 2020

         Sera utilisé par 15 pays membres de la Cedeao

         Le taux de change sera flexible

         L’un des principaux objectifs de l’Union monétaire sera un taux d’inflation spécifique

Sera-t-il vraiment effectif l’année prochaine ?

Il semble extrêmement improbable que les 15 pays atteignent cet objectif.

L’introduction de la monnaie unique était prévue pour la première fois en 2003, mais elle a été reportée à plusieurs reprises, en 2005, 2010 et 2014.

Il est possible, bien qu’ambitieux, que certains pays remplissent les critères actuels pour l’échéance de 2020 – les quatre premiers étant :- Un déficit budgétaire n’excédant pas 3%. – Un taux d’inflation annuel moyen inférieur à 10%. – Le financement des déficits budgétaires par la Banque centrale ne devrait pas dépasser 10 % des recettes fiscales de l’année précédente.- Des réserves extérieures brutes représentant au moins trois mois d’importations doivent être disponibles.

 

L’éco, future monnaie ouest-africaine, gardera sa parité avec l’euro

L’organisation régionale, dont les huit États membres ont tous pour monnaie le FCFA, plaide pour les critères de convergence économique nécessaires à la mise en place de cette monnaie soient atteint dès la fin de cette année. Sur l’éco, future monnaie ouest-africaine, le président en exercice de l’UEMOA , Alassane Ouattara, a donné quelques précisions.

L’éco sera-t-il le nouveau nom du franc CFA ? Oui, en tout cas dans un premier temps, puisque la monnaie unique ouest-africaine conservera son taux fixe par rapport à l’euro, a expliqué Alassane Ouattara. « Aujourd’hui, le taux de change de l’euro par rapport au franc CFA est de 655,9. Et bien sûr, si les chefs d’État décidaient l’année prochaine de changer le franc CFA en éco parce que nous avons respecté tous les critères de convergence, ce taux ne changerait pas dans l’immédiat. »

À terme, une fois que l’éco dépassera les frontières de l’UEMOA et intégrera des pays qui n’ont pas le franc pour monnaie, cette question d’un taux flexible pourra être remise sur la table des débats. Mais pour Alassane Ouattara la parité fixe a plusieurs avantages. « Nous considérons que ce taux de change fixe vis-à-vis de l’euro a bien servi nos économies, maîtrise l’inflation, nous permet d’avoir des taux de croissance les plus élevés du continent. Il n’y a rien de pire pour les populations que l’inflation. Je suis très fier de dire que la Côte d’Ivoire depuis sept ans n’a jamais dépassé un taux d’inflation de 1 à 2% par an, et il faut que cela soit maintenu. »

Pour l’instant, l’heure est au respect des critères de convergences. Notamment le déficit à 3% du PIB. L’UEMOA est à quatre aujourd’hui. Objectif pour les États membres : descendre à 3% d’ici la fin de l’année pour que l’éco puisse entrer en vigueur l’an prochain.

Les chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) veulent un sommet extraordinaire de la Cédéao le 14 septembre à Ouagadougou pour discuter des problèmes sécuritaires que rencontrent les pays membres et qui affectent les économies de la sous-région.

 

Monnaie ouest-africaine : les premières décisions sur l’Eco pour 2020

Les pays d’Afrique de l’Ouest qui respectent les critères de convergence devront se prononcer ensemble pour savoir s’ils adoptent dès 2020 l’eco comme monnaie commune, a déclaré mardi le président ivoirien Alassane Ouattara, à l’issue d’un entretien avec Emmanuel Macron.

“Les chefs d‘État de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ont décidé qu’ensemble, à 15, nous allions mettre en place une nouvelle monnaie qui s’appelle l’eco. A terme, le franc CFA s’appellera l’eco”, a indiqué M. Ouattara, évoquant la décision annoncée le 29 juin lors d’un sommet de la Cédéao à Abuja d’adopter cette monnaie commune.

“On espère que ça pourra se faire le plus tôt possible, c’est le voeu des populations”, a-t-il ajouté.

Mais tous ne pourront adopter cette nouvelle monnaie en 2020, a souligné le président ivoirien.

“Cela dépend de la volonté de chaque Etat. La Côte d’Ivoire respecte les critères de convergence pour 2020, d’autres les respectent, mais de nombreux pays ne les respectent pas. Il faudrait que les critères de convergence soient atteints par tous les pays avant d’y aller”, a-t-il averti.

Interrogé sur l’avenir du très critiqué franc CFA, le président ivoirien refuse d’y voir une monnaie condamné. « Les monnaies vivent au rythme des États », a-t-il commenté. Fervent défenseur de cette monnaie adossée à la Banque de France, Alassane Ouattara avait fortement été critiqué il y a quelques mois après avoir déclaré en France que le franc CFA est une monnaie solide. Malgré les évolutions sur une potentielle future monnaie communautaire, le président ivoirien reste convaincu de ses vertus stabilisatrices pour les économies de l’UEMOA.

 

ECO, quel pays pour imprimer la future monnaie?

Il est probable que la future monnaie ouest-africaine soit imprimée à l’étranger comme c’est le cas actuellement du franc CFA. L’ECO conservera néanmoins son taux fixe par rapport à l’euro.

 Jusque-là on ne sait toujours pas si la monnaie unique ECO sera imprimée à l’étranger. C’est ce qu’a laissé entendre Mamadou Koulibaly, professeur d’économie à l’université d’Abidjan et ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’ivoire.

« Pour le moment, nous n’en savons rien. Si nous suivons l’option des volontaristes de l’Eco, c’est-à-dire les pays membres de l’actuel franc CFA, il n’y a pas de problème : la future monnaie Eco sera l’appellation du nouveau franc CFA. C’est à dire qu’on va juste remplacer le franc CFA par l’Eco. »

Pour Mamadou Koulibaly, « ils vont continuer imprimer l’ECO où le franc CFA s’imprime aujourd’hui. Et les autres pays qui ne sont pas dans le franc CFA vont se préparer et puis intégrer au fur et à mesure », explique le professeur d’économie à l’université d’Abidjan.

En Afrique, seuls neuf pays impriment leur monnaie sur place et non dans un pays étranger. C’est le cas par exemple du Nigéria, du  Ghana, de la Guinée ou de la Gambie.

Tous les autres pays font produire leur monnaie par des entreprises spécialisées en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou encore aux Etats-Unis et au Canada.

 

Une monnaie controversée

Selon l’économiste du développement sénégalais Ndongo Samba Sylla, ce n’est pas l’impression à l’étranger de cette monnaie unique qui pose problème.

« Les problèmes de l’Eco, il y en a deux : le premier, ce sont les conditions pour le lancement de l’Eco et le deuxième, c’est une fois lancé l’Eco, les conditions pour sa réussite. »

L’émission des monnaies à l’étranger, une mesure de sécurité financière

C’est ce qu’estime Mamadou Koulibaly.  Pour lui, l’essentiel est que la souveraineté des pays qui font imprimer leur monnaie à l’étranger soit respectée.

« Quand c’est imprimé à l’extérieur, ça ne donne pas plus d’assurance mais ça permet d’économiser au moins sur les coûts d’imprimerie et les risques de falsification ou de détournement. Mais ça  n’implique pas que les pays dans lesquels ces monnaies sont imprimées aient le pouvoir d’imposer aux pays titulaires de cette monnaie leurs prérogatives, leurs desiderata, leurs politiques économiques, les dévaluations quand ils veulent, les pressions politiques et autres. »

Sur les 15 pays membres de la CEDEAO, sept n’utilisent pas le franc CFA, ce qui représente un des obstacles auxquels est confronté ce projet de monnaie unique.

 

Source Externe

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