Retrait de véhicule pour un mois par la police : Nouvelle réglementation ou abus d’autorité ?

 Après une période d’accalmie, les tracasseries routières semblent avoir repris droit de cité. Les plaintes de chauffeurs de taxi-villes se font enregistrer de plus en plus et il est opportun de situer les responsabilités. Le vendredi 17 août 2019, un chauffeur de Taxi-villes desservant le tronçon Cotonou-Calavi  a vu son véhicule arrêté par la police pour chargement hors-parc. Il lui a été infligé une amende de 18 000FCfa, à laquelle il a consenti. Le dimanche 19 août 2019, le même véhicule est arrêté pour le même motif, chargement hors-parc. C’est alors qui a été intimé l’ordre au chauffeur de payer cette fois-ci, une amende de 25000Fcfa. Il s’est exécuté aussitôt en allant payer au trésor public. Cependant, après le payement de l’amende, la police fait comprendre au chauffeur qu’il ne pourra entrer en possession de son véhicule qu’après un mois. Ce qui a suscita l’émoi et la grande inquiétude chez tous les chauffeurs. Pour en savoir plus sur les mobiles de cette décision, une équipe du Groupe de presse Matin Libre est dépêchée au commissariat du ressort des agents ayant arraisonné le véhicule. Seulement, en l’absence du commissaire, aucun autre agent, n’était disposé à nous fournir des explications : « C’est une instruction que nous avons reçu et nous sommes tenus de l’exécuter », a déclaré un agent.  Cette décision à travers laquelle aucun chauffeur, encore moins aucun usager ne se reconnait, suscite cependant bien des interrogations. Est-ce la récidive du chauffeur qui a  suscité cette sanction ? Est-ce une nouvelle décision de l’autorité hiérarchique ? Et si tel était le cas, on gagnerait à en informer les chauffeurs et à les sensibiliser sur les tenants et les aboutissants.

Manque de parcs de chargement à Cotonou

Tous les chauffeurs contactés sont restés unanimes sur l’inexistante de parcs de chargement à Cotonou. Le seul parc qui ne peut contenir qu’à peine 50 véhicules est érigé et détenu par un privé. Ce qui oblige les clients à se disposer au bord des voies pour satisfaire leurs besoins de transport et par conséquent, les chauffeurs à circuler à travers la ville à la recherche de clients : « Il n’y a pas de parcs à Cotonou. Nous sommes obligés de faire des tours en ville pour charger les clients », s’indigne l’un d’entre eux.

Mike Mahouna