Perspective de l’atteinte de l’Odd 6.2 par le Bénin : Le Code de l’hygiène public bientôt voté

Le réseau des parlementaires béninois pour l’eau et l’assainissement, ayant pris la mesure des défis dans le secteur de l’hygiène et de l’assainissement de base, s’engagent à jouer leur partition pour que le Bénin soit au rendez-vous de l’Agenda 2030 pour ce qui est du point 2 de l’Objectif du développement durable (Odd) 6 qui insiste qu’une attention particulière soit accordée aux femmes et aux filles ainsi qu’aux personnes vulnérables. Des engagements assortis d’actions à concrétiser dans les prochaines semaines. C’est du moins ce qui ressort de l’atelier auquel ces députés ont pris part avec le Cadre de concertation des acteurs non étatiques pour l’eau et l’assainissement (Canea), mercredi 11 décembre 2019 à Bénin Royal hôtel à Cotonou.

L’atelier dont l’organisation a reçu l’appui du Wsscc, s’est voulu une rencontre d’information et d’échanges sur la problématique  » Les droits à l’eau et à l’assainissement, état de mise en oeuvre : la partition des parlementaires  ». L’objectif est de contribuer au renforcement des capacités des élus que sont les députés, afin qu’ils prennent plus de responsabilité en obligeant les gouvernements à améliorer la mise en oeuvre des politiques et programmes en faveur des populations pour le bénéfice de l’eau potable et de l’assainissement. En effet, selon la représentante du Canea, Yadjidé Adissoda Gbedo,  » le Bénin, à l’instar des autres pays, s’est engagé dans l’atteinte des cibles de l’Odd6 ; ceci se manifeste par l’engagement politique très fort du gouvernement qui ambitionne d’offrir à la population béninoise, un accès universel à l’eau potable d’ici 2021, ce qui contribuera à atteindre l’Odd 6.1 relatif à l’eau potable  ». Mais que serait l’eau potable si parallèlement le volet hygiène et assainissement n’est pas assuré ?  » Si pour l’eau potable le Bénin est sur la bonne voie, il reste encore d’énormes défis quant à sa cible 6.2 relatif à l’hygiène et à l’assainissement…. Au Bénin comme dans la plupart des pays nous centrons les efforts sur la fourniture des services en général, oubliant souvent ou plutôt, sous évaluant parfois, l’incapacité de certaines couches socioculturelles à accéder à ces services, si leur cas n’est pas adressé avec une attention particulière. Je voudrais citer pour preuve, le taux de déscolarisation nettement plus élevé chez les filles que chez les garçons à cause des menstrues. En effet, l’école n’offre pas des infrastructures d’hygiène et d’assainissement adéquates aux filles en période de menstrues. Ces filles ne sentant pas en sécurité préfèrent rester à la maison et abandonne par la suite l’école  », fait remarquer avec regret Madame Gbedo qui va ensuite lancer un appel aux parlementaires: « C’est vraiment le moment où nous avons besoin de vous et je profite de l’occasion pour vous demander de nous aider à faire voter la loi portant Code de l’hygiène publique en souffrance à l’Assemblée nationale. Comme piste de solution pour améliorer la progression vers l’atteinte des Odd 6.2, il serait aussi intéressant d’analyser le budget des ministères sectoriels en accordant une attention particulière au financement du secteur notamment celui de l’hygiène et de l’assainissement de base ».  Aussi, a-t-elle proposé aux députés d’accepter d’être des pionniers de l’Assainissement  piloté par par les leaders (Atpl) au Bénin.  » Il s’agit d’une initiative qui fait école dans certains pays de la sous-région comme le Burkina Faso où les leaders politiques ou les personnes influentes d’une région donnée décident de construire des ouvrages d’assainissement public pour leur communauté  », a-t-elle expliqué. Sur place, les appels du Canea et du Wsscc ont trouvé écho favorable puisqu’en procédant à l’ouverture des travaux de l’atelier, le député Jérémie Adomahoun, Vice Coordonnateur du réseau a rassuré.  » D’ores et déjà, les députés membres du réseau, par ma voix s’engagent à défendre la cause de l’assainissement avec une énergie renouvelée. Pour notre part nous allons œuvrer pour que le Code de l’hygiène public dont la proposition de loi est en cours d’étude en commission de l’éducation et des affaires sociales soit voté en début d’année 2020, avant la fin de la clôture de la session ordinaire en cours (…) Nous militerons pour que le profil institutionnel de l’assainissement soit relevé afin qu’il soit véritablement un vecteur de bien-être. Nous vous  proposons d’assurer une veille parlementaire pour que les engagements internationaux pris par l’Etat d’accroître les dotations financières pour l’hygiène et l’assainissement soient tenus que l’accent soit mis sur le préventif plutôt que sur le curatif « , a-t-il détaillé. Une bonne nouvelle donc. Les acteurs du secteur hygiène et assainissement de base et les populations en général peuvent se réjouir que dans quelques semaines la proposition de loi portée par le député Gildas Agonkan, président du réseau des parlementaires pour la décentralisation et le développement local, sera adoptée.

M. M