Démocratie et développement: Talon comme Yayi

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Depuis qu’il a pris le règne du pays en avril 2016, Patrice Talon, par  le vote de lois restrictives de libertés, a amené beaucoup de béninois à se demander si les acquis démocratiques ne sont pas compromises. En reconnaissant au cours de son entretien télévisé du mercredi 19 février 2020 qu’au nom du développement, certaines mœurs relatives à la liberté doivent être mises en quarantaine, le chef de l’Etat rejoint son prédécesseur qui avait déjà émis l’idée de « dictature du développement ». Seulement, Boni Yayi n’a pu restreindre certaines libertés, pour permettre en œuvre son idée.

Bientôt 4 ans que le Bénin a connu l’alternance au sommet de l’Etat. Patrice Talon, en s’installant dans ce fauteuil présidentiel a bouleversé l’ordre en ce qui concerne le respect des acquis démocratiques. Ceci, à travers maintes lois votées au parlement acquis à sa cause depuis 2016. Lesquelles lois encadrent désormais la jouissance  de certains droits acquis.  Invité à se prononcer sur la question lors la causerie télévisée, le Président de la république même s’il n’a pas pour autant reconnu directement que la restriction de ces libertés empiète sur la démocratie, a tenté d’expliquer par contre qu’il fallait en arriver-là, pour forcement amorcer le développement. « (…) Nous sommes capables à un moment donné de faire le bilan de notre parcours et de dire Stop. On l’a fait il y a 30 ans. Nous sommes en train de le faire à nouveau, de dire 30 ans après nous avons instauré la démocratie, les libertés, le modèle de l’économie libérale. Nous avons vu que nous n’avons pas été en mesure d’exploiter tout cela pour le développement, qu’on ne s’est pas mis scrupuleusement au travail. On a pensé que la Conférence nationale suffirait à elle seule pour créer la richesse, le développement, les emplois. On vient de constater que non ça n’a pas suffi. Voilà ce qui nous a manqués. Et ça, nous avons dit : Nos habitudes, nous allons les corriger Nous allons faire plus d’efforts, nous allons faire des sacrifices. Nous allons perdre des choses, des libertés qu’on avait et qui devenaient incompatibles avec l’intérêt général. Nous étions pratiquement dans l’anarchie qui est une forme de démocratie, vous le savez très bien ! L’anarchie est la forme de démocratie la plus avancée. Mais si l’anarchie ne sert pas le développement, on peut mettre fin à ça et dire non, que chacun reste dans le droit chemin (…) », a évoqué entre autres, le Chef de l’Etat. En clair, Patrice Talon estime par ces propos, que les libertés au Bénin se sont transformées en anarchie ayant engendré le non-développement du pays. Et comme palliatif, il faut mettre les pieds dans le plat pour reconsidérer ce modèle démocratique.

Yayi y avait pensé…

A cette allure, le Chef de l’Etat est dans la même logique que son prédécesseur Boni Yayi. Cela, en ce sens que ce dernier avait émis des raisonnements similaires en son temps. Boni Yayi estimait que la démocratie béninoise était remplie d’anarchie et de bazar : « Démocratie nescafé ». Et comme potion magique, Boni Yayi avait pensé à la ‘’dictature du développement’’ qui consistait selon lui, à restreindre les libertés qui empêchaient le réel décollement du Bénin. En a témoigné d’ailleurs sa volonté avec la caution du parlement d’alors, de retirer le droit de grève à certains fonctionnaires qui en abusaient selon lui, de limiter et de contrôler les marches politiques perlées et par-dessus tout, de remettre les béninois au travail. Mais hélas ! Car, pratiquement toutes ces idées et ambitions ont fait long feu, compte tenu des pesanteurs sociologiques de l’heure et surtout de tous les nombreux moyens mis en place par ces principaux Opposants en ce moment, pour l’en empêcher. Mais aujourd’hui que Patrice Talon est aux commandes et ses principaux Opposants contraints de s’exiler, aujourd’hui que toutes les couches sont affectées par une certaine forme d’effroi, l’actuel Chef de l’Etat ne rencontre aucune difficulté à mettre en exécution les idéaux de son prédécesseur. Puisque le retrait du droit de grève, le code du numérique, la loi sur l’embauche et plusieurs autres lois et dispositions prises sous son régime ne garantissent plus aux béninois leurs libertés d’antan et ce, quels que soient leurs milieux socioprofessionnels. Même si certains ne manquent pas d’en souffrir quotidiennement, Patrice Talon et son gouvernement pensent toujours que c’est l’unique fil d’Ariane dont mérite le Bénin pour se moderniser.  Si tel est le cas, pourquoi a-t-on alors empêché par tous les moyens Boni Yayi d’en arriver aussi-là ? Pourquoi a-t-on médit de cette opinion entre temps et la cautionner aujourd’hui ?

 

Janvier GBEDO (Coll.)

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