Menace sur la liberté d’expression et de dénonciation : Pourquoi veut-on étouffer les “Initiative“ ?

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( La justice aux trousses des voix discordantes )

Tel avec son empereur Séro Kpéra dit “Ilorinkpuno“ (mort à Ilorin en 1831 en combattant aux côtés des yorubas d’Oyo), le réveil ou encore le coup de gueule de la jeunesse est parti de Nikki et cette fois-ci avec un autre leader, Sabi Sira Korogoné. Très tôt perçue par les autorités béninoises comme les prémices d’un soulèvement populaire ou d’une incitation à la violence, la multiplication des “Initiative“ après celle de Nikki ne sera plus chose aisée. De l’incarcération du précurseur, Sabi Sira Korogoné à la répression de l’initiative de l’Ouémé-Plateau, tout laisse croire qu’on est décidé à étouffer ces mouvements… Et pourtant, la jeunesse ne voulait que se faire entendre !

L’une des pages historiques de la politique au Bénin s’écrit depuis quelques semaines seulement avec l’Initiative de Nikki (regroupant les jeunes venus de cinq départements à savoir Alibori, Atacora, Borgou, Collines, et Donga) qui, par ailleurs, a ouvert la voie à d’autres initiatives. Cependant, si les initiatives de Nikki, de Parakou, de Ouidah et de Cotonou ont pu éclore et ont débouché sur des déclarations pas du tout favorables au régime de la Rupture, celle de l’Ouémé-Plateau n’a pu se tenir. Elle a été simplement réprimée par la Police républicaine. « Ce matin, c’était le jour choisi pour l’initiative de l’Ouémé-plateau, les jeunes donc de deux départements. Mais très tôt, la Police républicaine a envahi les lieux. Nous, on voulait s’entêter pour faire la déclaration. D’un instant à l’autre, on nous coupe le courant. Et le monsieur est venu nous voir : ‘’ Videz les lieux’’ », raconte Hervé Yehouessi, porte-parole du groupe. Les organisateurs auraient même été remboursés par l’hôtel choisi pour tenir leur rassemblement. Ces derniers ont été alors contraints de se retirer dans une cachette pour lire leur déclaration. C’est clair que leur message n’a pas reçu l’écho espéré. Le hic ici est qu’on ne saurait s’expliquer les véritables contours de cette guerre ouverte aux “Initiative“. Comment peut-on empêcher la jeunesse, fer de lance de tout développement, de se prononcer, de se faire entendre, de dénoncer et surtout d’exprimer ce qu’elle ressent ? Pourquoi veut-on étouffer ces “Initiative“ ? De quoi a-t-on peur au finish ? En effet, il est difficile pour bon nombre de béninois de s’expliquer objectivement les faits qui ont suivi la tenue de l’initiative de Nikki. Etant donné que des autorités locales aux organisateurs, tous ont été invités à s’expliquer avec à la clé, l’arrestation et la condamnation du porte-parole, Sabi Sira Korogoné. Si pour l’ancienne ministre, Reckya Madougou, il faut libérer la parole au Bénin, d’autres voix se sont levées pour exiger la libération du jeune leader politique. Pour l’ancien ministre Sylvain Akindes, la position de ces jeunes retrace l’évidence de ce qui est vécu sur le terrain. Il accorde d’ailleurs ses violons avec ces jeunes quant aux réformes du gouvernement pour estimer qu’elles pèsent beaucoup plus sur la population qu’elles ne lui apportent de la valeur. Réfutant la thèse de régionalisme avancée par certains, Sylvain Akindes fait savoir que le combat pour les droits commence toujours quelque part dans un pays. « Le cadre le plus adéquat pour le combat pour les droits est celui qui est naturellement le sien, celui dans lequel vos contacts avec les populations souffrent le moins de préjugés. Cette vérité est connue de tous, et les formations politiques parlent de fiefs lorsqu’il s’agit de la région où leur principal responsable a grandi ou dont il est originaire» reconnaît-il dans un post sur facebook. Pour Reckya Madougou, le porte-parole de l’initiative de Nikki n’a fait que “remonter les souffrances d’une population aux autorités de son pays”. Cet acte ne peut pas être considéré comme un délit au point de valoir la prison à son auteur. “C’est un précédent grave, une atteinte sans commune mesure à la liberté d’expression” a dénoncé Reckya Madougou. Face au fait, il importe de se demander pourquoi veut-on empêcher la jeunesse d’exprimer son mal-être…

Sabi Korogoné, le précurseur sacrifié pour intimider ?

 

Quelques heures seulement après leur déclaration, les organisateurs de l’Initiative de Nikki ont fait face à la réalité. Le porte-parole, Sabi Sira Korogoné n’est plus libre de ses mouvements. Interpellé par l’Office centrale de répression de la cybercriminalité et poursuivi pour des « faits d’incitation à la haine et à la violence, incitation à la rébellion, injures avec une motivation raciste », il sera condamné à une peine de 12 mois d’emprisonnement ferme et trois millions FCFA d’amende. Ceci, en application de la loi portant code du numérique en République du Bénin. Seulement que pour les avocats de la défense, le ministère public n’a pu prouver que les propos incriminés ont été relayés sur les réseaux sociaux par le prévenu. Pour beaucoup, étant donné qu’il faut mieux affaiblir la troupe et peut-être la réduire au silence, le général devra payer le prix. Mais le jeune leader politique de la cité des baribas et wassangari n’abdique pas même après le verdict du tribunal. « Je porte aujourd’hui la Croix de toute une génération et j’en suis fier. La lutte continue », a-t-il fait savoir à travers sa page Facebook. Mais la lutte engagée se poursuivra-t-elle ? La seule évidence est que l’incarcération de Korogoné a semé la panique dans les rangs. Et la répression de l’Initiative de l’Ouémé-Plateau ne fait que renforcer cette peur chez certains jeunes. Qui voudra bien emboîter le pas à Korogoné et se retrouver derrière les barreaux ? Selon certains acteurs de la société civile, l’incarcération de Korogoné est une façon de museler les jeunes et de les contraindre à se résigner et à vivre leur chômage, leur misère, et leur dénuement social en silence. La jeunesse doit-elle continuer par esquiver ses responsabilités sous le prétexte que les élites ont échoué ou devra-t-elle, quel que soit le prix, se faire entendre ? Pour l’heure, les “Initiative“ ont moins de chance…

 

Aziz BADAROU

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