Arrêt du championnat pour cause de Coronavirus: Les athlètes entre séances d’entraînement clandestines et réduction ou non des salaires

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Le monde entier est en agonie face à l’épidémie du Coronavirus qui dicte sa loi au monde entier. Tous les événements en général sont au point mort, en particulier, le sport-roi. Au Bénin, les activités sportives sont en confinement et les athlètes sont partagés entre séances d’entraînement clandestines en groupe ou individuelles et la réduction ou non des salaires et primes.

 

C’est la pire période jamais imaginée par les acteurs du football. Que ce soit joueurs, dirigeants, supporters ou passionnés du cuir rond, leur vœu le plus ardent est que cette crise sanitaire soit vite conjuguée au passé afin que les bonnes habitudes reprennent dans les stades et terrains de football.

En effet, depuis le 18 mars 2020, à travers un communiqué de la Fédération béninoise de football (Fbf), tous les championnats nationaux (Ligues 1, 2, 3 et amateurs) sont suspendus. Ceci fait suite aux recommandations strictes édictées par le gouvernement béninois dans le souci de préserver l’intégrité physique des personnes et la santé de tous les acteurs impliquées dans les différentes activités footballistiques pour lutter contre la propagation de ce redoutable fléau sanitaire qu’est le Coronavirus. Ainsi, pendant deux semaines, voire au-delà, les stades et terrains béninois seront déserts tous les week-ends. D’ailleurs, la note de la Direction générale de l’Office de gestion des stades du Bénin (Ogsb) en date du 20 mars 2020 est on ne peut plus clair. «Face à l’épidémie du Covid-19 qui sévit actuellement et conformément aux dispositifs du Conseil des ministres en sa séance extraordinaire du mardi 17 mars 2020, la Direction générale de l’Office de gestion des stades du Bénin vous informe que toutes les activités sportives de masse au stade de l’Amitié GMK et dans tous les autres stades départementaux du Bénin sont interdites temporairement», a signé Fiacre Aristide Codjogan, le Directeur général de l’Ogsb. C’est dire que les portails des terrains et stades sont hermétiquement verrouillés et donc, difficiles aux équipes de tenir des séances d’entraînements, et même à un athlète d’aller faire un  petit exercice physique pour maintenir la forme. Bienvenues donc  aux séances clandestines…

Entre séances d’entraînement dans la discrétion et un programme individuel…

A Parakou qui compte quatre clubs dans Vitalor Ligue 1 et 2, les équipes s’entraînent dans la discrétion. Puisque, le stade municipal de Parakou est fermé en application à la décision de l’Ogsb. Cependant, d’autres terrains sont toutefois mis à profit pour servir de lieu d’entraînement aux équipes. Entre autres, le terrain de l’Université de Parakou, les deux terrains sur terre ferme en face du stade de Parakou et des terrains privés. Mais pour le capitaine de Dynamo de Parakou, une formule est trouvée pour maintenir la forme. «Nous avons trouvé de petites formules pour rester tant soit peu en forme. Nous sommes organisés par zone pour les séances de footing, de musculation et d’abdominaux car notre stade est fermé à cause de la pandémie», a confié Souleymane Bachirou qui ajoute que c’est difficile pour les joueurs d’observer cet arrêt brusque à un moment décisif du championnat. Au Sud du Bénin, le scénario est identique. Des équipes s’entraînent clandestinement. La semaine écoulée, plusieurs ont tenu des séances même si en fin de semaine puis en début de cette semaine, le calme s’est progressivement installé. Par contre, d’autres ont préféré aller à la plage pour une préparation physique. «C’est compliqué pour nous de rester sans jouer. Le football nous manque beaucoup mais on n’a pas de choix. On essaie de courir pour garder la forme en attendant la reprise. Vivement le retour sur les terrains», a lâché un joueur de Energie. Allant dans le même sens, le coach Mathias Déguénon de Energie affirme que c’est une période difficile. «C’est très difficile pour nous cette période de confinement car plus aucune activité n’est pratiquée. Tous les stades sont fermés et c’est l’ennui total pour nous qui sommes habitués à être au terrain tout le temps», dit-il avant d’évoquer le programme concocté pour cette période de trêve liée au Coronavirus. «Pour nos joueurs, des programmes individuels sont élaborés pour leur permettre de maintenir la forme en attendant une reprise éventuelle du championnat», confie-t-il. «Mais nous profitons de cette période aussi  pour visualiser quelques matches de notre équipe afin de faire un point sur le comportement individuel et collectif. Egalement, pendant cette période, des messages de sensibilisation et des précautions à prendre sont envoyés régulièrement par le kinésithérapeute sur le forum du club afin de permettre aux joueurs d’éviter de tomber dans le piège de cette pandémie», fait-il savoir.

Idem du côté des militaires de Adjidja qui ont suspendu les séances. «Nous avons suspendu les séances d’entraînement (collective). Néanmoins, le staff a établi un programme à titre individuel pour chaque joueur en attendant la reprise officielle des activités», a avancé l’Adjudant Ousmane Tamimou, membre de l’encadrement technique. Par contre, d’autres clubs ont décidé de faire de l’exode rural. C’est le cas de Requins de l’Atlantique qui a résolu de faire le confinement à Lokossa pour être à l’abri du Coronavirus et pour mieux s’entraîner dans une école de la place.

Quid des obligations contractuelles des employeurs vis-à-vis des joueurs…

«Nous sommes obligés de rester à la maison et cette obligation nous met dans des conditions difficiles. En championnat, le salaire n’arrive pas à couvrir tout le mois. Donc, c’est avec les primes que nous arrivons à nous en sortir. Obligatoirement, cette situation a un coup…», a avoué un joueur qui a préféré l’anonymat, déclenchant ainsi l’autre problématique qui est l’une des conséquences de ce virus : le payement des salaires et primes des joueurs. Un point crucial qui taraude avec résonnance les esprits des joueurs quand on sait que certains clubs, coutumiers des faits, avant cette crise sanitaire, cumulent des arriérés de salaire et ont du mal à payer leurs employés. «Cette période est vraiment périlleuse. La réponse reste au niveau des dirigeants. On se pose aussi la même question aujourd’hui», dira un autre joueur. Pour Mathias Déguénon, c’est trop tôt de se prononcer sur les mesures salariales à prendre par le club. «Nous venons de commencer avec le confinement (une semaine) et le mois est encore en cours. C’est trop tôt de se prononcer sur les mesures salariales à prendre par le club. Nous attendons la fin du mois et si possible une séance avec les dirigeants si éventuellement il doit y avoir des modifications au niveau salarial au cas où la période de confinement  va durer», nous a-t-il expliqué. Du côté de Adjidja, les joueurs ne seront pas abandonnés. «Les joueurs continuent et continueront de prendre leur salaire. Au cas où cette situation s’étendra au-delà de quatre semaines, le bureau avisera. Dans tous les cas, les joueurs ne seront pas laissés de côté tant que la Fbf ne prendra pas une décision pour suspendre le championnat», a avancé le secrétaire général dudit club, Commandant Ludovic Houssou. «Ils nous doivent juste ce mois. Donc, on attend le 31 d’abord ; mais ils nous ont dit qu’on aura ça à la fin du mois», confie un joueur des Dragons de l’Ouémé. A Entente Fc de Kandi (club de Vitalor Ligue 2), tout est en règle jusque-là. Aux dires du capitaine, leur salaire est déjà viré sur leur compte bancaire puisqu’il en a reçu le sien. «Les joueurs et les entraineurs sont tous payés à la banque. Ils ont l’intégralité du salaire mensuel», a laissé entendre Victorin Sabi N’Goye. Une information d’ailleurs confirmée par le responsable à l’organisation du club, Mekire Sabi Aminoulaye. Au niveau de l’Aspac, Adam Wahab Chabi, président de la section Football, rassure que les salaires seront payés intégralement sur deux mois mais estime que si la situation perdure, des mesures idoines seront prises. «Les entraînements sont suspendus et les salaires seront payés intégralement sur deux mois. Après, c’est la moitié que le club prendra en charge avant de décider de la suite», a-t-il déclaré à beninsport. De son côté, Sidikou Karimou, président de Dynamo de Parakou, a laissé entendre que ça va être compliqué de prendre une décision sans une action concertée avec le bureau directeur.

 

Invite aux responsables des clubs…

Au-delà des séances d’entraînement faites dans la discrétion ou clandestinement, des séances physiques individuelles soumises aux joueurs par certains clubs, il importe d’inviter les responsables de clubs au bon sens. «Je voudrais inviter chacun à la retenue, à respecter toutes les dispositions sanitaires et sécuritaires mises en place depuis la semaine dernière par le gouvernement et la Fbf. Nous ne maîtrisons pas encore tous les contours de la pandémie. Et si les pays scientifiques et hautement techniques ont interdit les regroupements et les entraînements, si la Fifa, la Caf et la Fbf ont suspendu les compétitions, nous Béninois n’avions aucune raison de violer les décisions et dispositions prises», a lancé le kinésithérapeute, Jules Houndjo. Il interpelle aussi les staffs techniques et médicaux des clubs à prendre leurs responsabilités. «Ils sont là pour défendre et veiller à la santé des joueurs. Ils doivent amener les dirigeants de club à comprendre le bien fondé des décisions gouvernementales», a-t-il fait observer avant d’exhorter les responsables de clubs à payer les salaires aux joueurs. «(…) En ces temps de solidarité nationale, rares sont les clubs qui ont pensé payer de salaires à leurs  joueurs afin de leur limiter les errements», a fait remarquer Jules Houndjo. Pour sa part, Hector Houégban, acteur sportif et ancien membre au cabinet du ministre Aplogan se rend compte que chaque club gère la situation comme il le peut ou comme il l’entend. « Ce qui ne devrait pas être le cas », selon ses dires. «N’y a-t-il aucune disposition juridique pour amener tous les clubs à gérer ce cas de force majeure d’une seule et même manière ?», se demande-t-il. «Les propriétaires de club devraient faire l’effort de payer  la totalité ou tout au moins la moitié des salaires aux joueurs. Un joueur doit bien se nourrir. Au pire des cas, faire des provisions en nourriture et leur distribuer. Ils doivent bien se nourrir sinon, à la reprise, il y aura une baisse de forme terrible», suggère Thierry Edemessi, un fanatique du football béninois.

 

Réalisation : Abdul Fataï SANNI

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