Pascal Todjinou : le Bénin en 60 ans d’indépendance: << Le syndicalisme a fait redresser le pays >>

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Le Bénin en 60 ans d’indépendance vu sous le prisme syndical. Pascal Todjinou, ancien Secrétaire général de la Cgtb, figure emblématique du syndicalisme béninois s’est livré à l’exercice avec votre Journal Matin Libre. Qu’a apporté concrètement le mouvement syndical à la construction du pays ? Y-a-t-il eu des faiblesses? Réponses dans cette interview  (le verbatim) que vous pouvez également retrouver sur le site www.matinlibre.info

Matin Libre : Syndicaliste, vous n’êtes plus à présenter. Statisticien de formation, vous avez été Secrétaire général de la Cgtb (Confédération générale des travailleurs du Bénin), puis Haut conseiller de la République au CES (Conseil économique et social). Mais est-ce qu’on peut vous connaître davantage dans le milieu syndical? Autrement, avant d’atterrir au poste de Secrétaire général de la Cgtb, quel a été votre parcours syndical ?

 

Pascal Todjinou : Merci monsieur le journaliste. Bon, avouons que j’étais un activiste syndical, j’avais milité dans les comités syndicaux de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique qu’on appelle l’Insae. Il y avait quatre syndicats au sein de l’Institut en ce moment-là. Nous jeunes qui venons d’arriver, nous avons estimé que  quatre syndicats ne pourront pas vraiment faire notre job. Et nous avons réussi à réunifier les quatre syndicats qui donnent Syndicat national des travailleurs du plan et de la statistique, donc Synaplasta. Il y avait d’autres qui en étaient des secrétaires généraux, des doyens comme Zannou, ainsi de suite. Lorsque nous avons constaté que la Révolution ne marchait pas, vous savez, dès que la Révolution a commencé par déraper,  nous estimé que le syndicat ne peut plus faire notre affaire. Le syndicat ne pouvant pas faire notre affaire, moi j’étais membre du comité syndical, j’ai abandonné ça rapidement. À côté des comités syndicaux, il y avait les Cdr qui défendient les intérêts de la Révolution mais qui grugeaient fondamentalement les travailleurs. Donc on est rentré dans le comité de défense de la nouvelle Révolution. Et ça été incarné par le Parti communiste du Dahomey. Le Parti communiste du Dahomey, je n’en suis pas membre, mais je suis un sympathisant très chaud. Ils ont exigé que j’en sois membre. Ils ont fait même plusieurs fois de délégation pour venir me voir, aussi bien au service qu’à la maison. J’ai dit non, mais je suis là. Si certaines actions du parti sont acceptables, je suis au-devant de ça. Donc c’est comme ça qu’en 1984, nous avons déclenché le premier mouvement de grève. Ça a pris, mais tous ceux qui ont été identifiés comme meneurs ont été ventilés tous de leur poste. Bon, moi comme je n’étais pas au-devant, je suis resté à ma place. Donc on a continué comme ça, jusqu’à ce qu’en 1988 nous avons trouvé la formule, la meilleure que je ne voulais pas dévoiler tout de suite, et cette formule là a marché. Les gens ont découvert ça, ils m’ont renvoyé de Cotonou pour Parakou.

 

En tant que fonctionnaire…

En tant que fonctionnaire. J’étais déjà fonctionnaire depuis 1975. Donc on m’a renvoyé à Parakou alors que j’avais déjà fait Parakou une première fois. J’ai connu pratiquement toutes les provinces, mais on me renvoie encore à Parakou alors que je venais de finir cinq ans dans la province du Mono. On m’a renvoyé à Parakou. Là-bas, j’ai trouvé encore de fraîcheur pour trouver les formules, les meilleures, pour déstabiliser l’administration publique au niveau du plan, au niveau des finances, au niveau des Affaires étrangères et au niveau de l’agriculture. Donc c’est comme ça que les choses se sont embrouillées. En 1989, le parti a dit  » j’abandonne le gouvernement ». Ah, ça comme à dégringoler. Et on était encore dans la masse populaire, et ça nous a permis de faire en sorte que la Révolution puisse connaître un déclin. Là on a dit il faut aller à la Conférence nationale. Nous avons estimé que nous ne voulons pas rencontrer sur notre chemin, l’Unstb parce que l’Unstb est le vice-président de la République, donc ne pouvait pas défendre  les intérêts des travailleurs. À partir de cet instant, on a fait en sorte que nous puissions être vraiment loin de la table où se trouve l’Unstb. Finalement, la Conférence a eu lieu en février 1990. J’y étais hein.

 

En tant que délégué…

Ah non, j’y étais en tant qu’activiste. Mais en ce moment, j’avais été déjà élu secrétaire général du Synaplasta. De part mon engagement auprès des travailleurs, les gens ont renversé l’autre bureau et j’ai été élu secrétaire général. Mais ce n’est pas en ma qualité de secrétaire général de syndicat que je suis allé. Mais c’est en tant que représentant du ministère du Plan d’entre temps.

 

Donc vous y étiez en tant que cadre…

En tant que cadre, militant élu par mes pairs au niveau du ministère du plan. Et on était deux. Il y avait moi-même, il y avait Zounon. Donc on était parti. J’ai été élu secrétaire général du Synaplasta mais j’ai constaté qu’au niveau de l’administration publique ça ne marchait pas. C’est ça qui a fait que je suis obligée de concevoir une plateforme qui regroupait les travailleurs de l’administration publique. Et, on en fait un comité qu’on appelle  comité syndical de l’administration publique, Csap dont j’en étais le responsable. On en était là il fallait trouver une formule pour commencer par aller à la Cit, Conférence internationale du travail. Celui qu’on envoyait là, c’était toujours le représentant de l’Unstb.  Nous avons estimé que ça ne marchera plus. Il ne nous représente pas. On a bloqué. Ça a fait qu’une année là, personne n’était parti. La deuxième année, on était deux à partir, dont moi. Et ainsi de suite. Donc voilà à peu près le chemin. Et lorsqu’on a quitté le Csap, on est devenu Fédération des syndicats de l’administration publique. Ça là, nous avons trouvé que nous ne sommes que ceux de l’administration publique. Les privés ne  comptaient pas. Donc en 1993, nous avons finalement opté pour l’ouverture. C’est ça qui a donné la Confédération générale des travailleurs du Bénin, Cgtb que j’ai dirigé jusqu’à terme.

 

Pendant combien d’années ?

De 1993 à 2016, ça fait combien d’années ?

À vous écouter, vous n’êtes pas un parvenu dans le syndicalisme. Vous avez gravi des échelons.

J’ai gravi pratiquement toutes les échelles pour me retrouver à ce niveau que j’ai gardé de 1993 à décembre 2016.

 

Monsieur Pascal Todjinou, où étiez-vous quand le Bénin obtenait son indépendance ?

En ce moment j’étais petit. À l’indépendance, j’étais à Porto-Novo, j’étais au cours primaire. J’ai vécu ça comme un petit dans son coin là-bas. On n’avait même pas le courage d’aller à la place où ça se passait parce qu’il y avait des coups de fusil (canon Ndlr) gbo! gbo! (détonation Ndlr). On n’était pas habitué à ça. Donc on ne s’est pas approché, mais j’étais là à Kandévié et ça se passait là où se situe actuellement l’Assemblée nationale.

 

C’est vrai que vous l’avez dit, vous étiez petit. Mais est-ce qu’après quand vous avec lu ou appris sur l’histoire du pays, est-ce qu’il y avait déjà le syndicalisme sous Maga.

Si, si, si. Oui, le syndicalisme existait. Même avant l’indépendance, des gens comme Louis Hounkanrin, ils faisaient plus que le syndicalisme. Il y avait des gens que moi je suis venu trouver. Non, ils sont nombreux, ils sont nombreux donc le syndicalisme existait. Le syndicalisme du point de vue du circuit que moi je connais, voyez, ça fait une sorte de suite sinusoïdale là pour se retrouver au sommet là où ça se trouve aujourd’hui. En fait avant, il y avait les Romain Vilon Guézo… Donc ils étaient nombreux, et ça se bataillait entre nous. C’était chaud ! C’était fort. Le syndicalisme était bien fort hein, jusqu’en 1975-76 où nous on est rentré dedans, non, on sentait que le syndicalisme avait une grande voix mais n’arrivait pas à avoir tout ce qu’on demandait aux dirigeants. Encore qu’il faut comprendre ce qu’on donnait n’était pas peu. Bon, jusqu’en 1972, avouons que le combat là continuait mais il y avait émiettement des forces. Il y avait syndicat de l’enseignement supérieur, du syndicat de l’enseignement secondaire et puis ainsi de suite. Il y avait les autres syndicats au niveau de l’agriculture, de l’Ocbn…. Par exemple le syndicat de l’Ocbn est un syndicat très très fort parce que ça regroupait aussi l’Afrique de l’ouest. Et puis par la suite, nous on a pris le relai. Mais là, c’était plus chaud. C’est chaud, mais sous la Révolution on avait fait allégeance au Pouvoir donc on ne pouvait pas mouvoir outre mesure en dehors du syndicat lui-même. Mais par la suite, on est sorti du syndicat pour mouvoir. C’est ça qui a donné le mouvement timide sous le Prpb jusqu’en 1984, 5, 6 jusqu’à constater que le salaire ne venait plus.

 

Mais comment malgré la pensée unique qui prévalait sous la Révolution vous avez pu faire du syndicalisme ?

En fait, c’était l’activisme syndical sans être membre d’un syndicat. C’est-à-dire on fait comme si on est syndicaliste. Et ça là, je l’ai toujours dit, c’est grâce au Parti communiste du Dahomey qui par la suite a trouvé une formule élégante pour trouver beaucoup de gens dedans, à savoir la Convention du peuple. La Convention du peuple, vous pouvez travailler pour renverser le gouvernement sans être membre du Parti communiste. Grâce au Parti communiste du Dahomey, on a pu faire des comités. Ça nous a permis d’apprendre à travailler. Ça nous a permis aussi de faire le travail de clandestinité.  Les membres du Parti communiste, non ils ont cette technique de clandestinité. Ça, c’est vrai! Il y a certaines choses qui ne sont pas bonnes à décrire parce que ça peut mettre à mal un système. Donc, nous avons pu utiliser ces techniques là, et ça nous a marché.

 

Donc, c’est comme cela que, sans intermédiaire, sans interlocuteur auprès du gouvernement vous arrivez à obtenir satisfaction à vos revendications ?

En ce moment, il n’y avait pas satisfaction. Ce que nous cherchions, c’est la libération, c’est notre démocratie, c’est notre possibilité de parler, de dire et de faire. Donc c’était une action beaucoup plus politique. Avant, vous n’avez pas la possibilité de parler, vous n’avez pas la possibilité de mouvoir. Si vous gesticulez un tout petit peu, on dit vous êtes anti-révolutionnaires et vous êtes traité comme un malpropre. Vous prenez quelqu’un comme Mètongnon ou bien d’autres personnes. Mais c’est des gens qui ont souffert, il y en a qui sont morts devant nous. Les Togbadja et autres là, c’est des gens qui ont véritablement souffert pour libération de notre pays. Tout cela nous aidait à galvaniser lutte. Donc lorsqu’on dit telle personne est maltraitée de telle ou telle façon, ça nous amène à mieux nous organiser pour dire  » plus jamais ça dans notre pays. » Quand on a fait tout ça là, ça a abouti à ce qu’on appelle la Conférence nationale.

 

Mais vous, vous avez trouvé tantôt une courbe ascendante du syndicalisme. D’aucuns pourraient voir le contraire. Sur quoi basez-vous votre affirmation ?

Attendez. On était sans mouvement. Sans mouvement, vous ne pouvez pas. Quand on fait le point de 1960 à 1970 voire 72, il y a eu quand même d’amélioration pour les travailleurs. Et on ne peut pas dire que nos aînés, nos doyens n’ont rien obtenu. À partir 1972, il y a eu le gouvernement militaire révolutionnaire qui a mis tous les syndicats dans un paquet qui donne l’Unstb. C’est à partir de là que nous on a commencé par lutter. Pour moi, Pascal Todjinou, c’est à partir de ce moment là que je peux évaluer. On était là, 1972 jusqu’à 1984, c’est silence radio. On peut vous brimer, on peut faire n’importe quoi avec vous, on s’en fout. Si on donne quelque moyen, ça fait ça. Mais on ne peut pas dire que la lutte syndicale ne se menait pas. Non, je ne peux pas dire ça puisqu’il y a beaucoup d’amélioration. Il y a eu augmentation du Smig, ainsi de suite. Donc on ne peut pas dire que tout est zéro. L’ascendance, si vous partez de 1975, jusqu’en 1983, 84 comme ça, tout le monde était confiné. Malgré ça, nous on s’organisait en dessous sans montrer que nous sommes des militants à visage découvert. Ça nous a amenés à organiser la première grève du temps de la Révolution, en 1984 avec désertion des lieux. Ça été pas réprimé avec bâton hein, mais il y a eu des mouvements de déplacement, des  affections. Vous voyez un administrateur des finances qu’on envoie dans un petit district comme Bonou. Qu’est-ce qu’il ira faire là-bas alors qu’il n’y a pas une recette des finances là-bas. Il y a quelqu’un qu’on a envoyé vers Materi là-bas. Pour avoir accès à Matéri, en ce moment là, il faut prier Dieu. Ainsi de suite… Donc on a subi tout cela. Ça a fait que le mouvement s’est estompé rapidement. Mais on a repris en 1986. Vers fin 86 on a repris, et le manque de salaire est tombé dedans effectivement. Et là, on a exploité ça intensément jusqu’à trouver la dégringolade du Prpb en 1989. Et la suite, c’est ça. Donc, celui qui a commencé ce militantisme progressif, c’est une ascendance. Mais bien avant ça, moi, du point de vue activités de regroupement, j’étais déjà dans des mouvements estudiantins: l’ Ujed au niveau national et puis la JEO, ça c’est au niveau de l’Ouémé. J’en étais même président d’une session que j’ai géré pendant au moins 11 ans. Donc voilà autant de choses qui prouvent que l’activisme syndical est ascendant jusqu’au niveau où je me retrouve aujourd’hui.

 

Sg, généralement quand on parle de revendications, on voit le salaire. La preuve, vous avez parlé tantôt d’augmentation du Smig. Mais au-delà des salaires, qu’est-ce que le Bénin a tiré du syndicalisme ?

Non, ça il faut éviter de comprendre ça sous cette forme là.  Vous savez, le syndicalisme a fait redresser le pays.  C’est grâce au syndicalisme qu’on est passé de la Révolution au Renouveau démocratique. Quand moi je parle de syndicalisme, c’est le mouvement des travailleurs. C’est complètement différent du mouvement politique. Politique avant, on l’a tuée. Mais les travailleurs se sont organisés pour conquérir la victoire politique, pour conquérir la possibilité de parler, de mouvoir, de gesticuler, de mener des mouvements. Ça, c’est un acquis politique très fort pour le pays. On est passé de la Révolution à la démocratie, sans effusion de sang. Ça là, ce n’est pas les partis politiques qui ont fait ça ! Quel est le parti politique qui pouvait lever son petit doigt en ce moment là pour dire  » je suis contre la Révolution ». Qui? Excusez, les feux Mitobaba et autres là, ils ont tenté mais beaucoup en ont souffert. Par contre, les travailleurs organisaient en sourdine, ont fait en sorte qu’on a recouvré cette liberté. Cette liberté, elle est fondamentale. C’est grâce à cette liberté que vous êtes en train de me faire l’interview ici maintenant. C’est grâce à la liberté qu’on peut faire de grève. C’est grâce à cette liberté que nous pouvons aujourd’hui sortir dans la rue et dire  » nous ne sommes pas d’accord avec ce que les politiciens font  ». Par contre les politiciens, moi je ne les vois pas en train de faire quelque chose de cela. Donc moi je trouve qu’il n’y a pas que la revendication matérielle. Non! Lorsque nous nous trouvons dans un régime de démocratie, les activités syndicales ne peuvent que s’orienter vers l’amélioration des conditions de vie et de travail. Mais lorsque le pays change de visage politique, alors on rentre dans le combat.

Ailleurs, il n’y a pas le syndicalisme, mais pourtant les revendications des travailleurs sont satisfaites, et il y a même développement.

Oui, oui. J’ai connu les Pays-Bas par exemple, le Japon par exemple. Lorsque nous y allons, nous trouvons qu’entre les travailleurs et les politiciens, il y a une certaine harmonie.

 

Donc, on peut se passer du syndicalisme ?

Pas se passer du syndicalisme. Si le syndicat n’existe pas, le Patronat, lui s’en fout hein. Vous pouvez crier. Si vous n’êtes pas organisés, on peut se passer de vous rapidement. Donc, quand je prends les Pays-Bas par exemple, vous voyez, quand les gens produisent, le travailleur sait à peu près ce qui est vendu. Le bénéfice qu’on a eu là, le travailleur sait. Ce n’est pas comme chez nous où c’est caché. Non! Il sait ce qui est produit. Il sait ce qui a été vendu. Il sait le bénéfice qu’on en a tiré, n’est-ce pas ? Sur ce bénéfice, qu’est-ce qu’il dit? Il dit, tel pourcentage revient aux travailleurs. Cet autre pourcentage revient aux travailleurs. Ceci là, pour garantir la continuité du capital. C’est terminé ! Quand c’est comme ça, on connaît ce qui est dans la marmite. Pourquoi on va encore revendiquer ? Dans ces conditions, il n’y a pas de grève. Vous allez au Japon, quand ça ne va pas, ils négocient, négocient. Si ça ne va pas, ils sortent leur bandeau à la tête. Mais généralement, ils arrivent à s’entendre sur l’essentiel. C’est pourquoi vous n’allez pas voir grève avec désertion des lieux. Donc voilà par exemple. Dans ces conditions, vous pouvez ne pas sentir le mouvement de grève.

Vous avez parlé des avantages du syndicalisme, on vous a écouté. Maintenant, en 60 ans, qu’elles ont été ses faiblesses ? Qu’est-ce qu’on pouvait améliorer ?

En 60 ans, beaucoup de choses ont été faites par les organisations des travailleurs, notamment les syndicats. Grâce à ces mouvements, on a recouvré, n’est-ce pas la liberté.

 

Ça, ce sont les avantages. Mais au-delà, quelles sont les faiblesses?

Il y a eu augmentation des salaires, il y a eu suppression d’un certain nombre de contraintes à l’avancement des travailleurs. Par exemple le décret 110 pcm. Vous, vous ne connaissez pas ça par exemple. Mais c’est grâce à la lutte des travailleurs. Maintenant, en ce qui concerne le côté négatif, il faut voir. Il y a eu émiettement du mouvement syndical surtout à partir de la Conférence nationale. Il  y a eu trop de soupçons. Il y a eu même des dénonciations calomnieuses qui dégradent le mouvement syndical. À partir de cet instant là, on n’a plus la force qu’il faut pour affronter le Patronat.

Mais il y a d’autres qui disent qu’il y aussi accointances avec le politique.

Accointances avec le politique, non! Moi, je n’ai pas connu ça.

 

Parce qu’entre temps on a connu un vaste mouvement (le Front) à la Bourse du Travail, sous le régime de Yayi Boni…

Je continue de dire que moi je n’ai pas connu ça. Tout ce que je fais à la Bourse du Travail avec les autres, que ce soit du temps du président Soglo, du temps du président Kérékou, et notamment du temps du président Yayi, nous le faisons en tenant compte de notre politique. Ce n’est pas en nous inféodant ou en collaborant avec les partis politiques. C’est plutôt quand nous menons des mouvements là, des partis politiques constatent que le travail que nous faisons là les intéresse et viennent se joindre à nous. Ça n’a rien à voir avec la politique. Moi, mon indépendance est totale.

 

Pour finir, est-ce qu’il y a des raisons que les travailleurs, le peuple continuent d’espérer ou de croire en vous, de croire au syndicalisme ?

Moi je crois qu’il faut toujours croire au vrai syndicalisme. Il y a des gens qui se mettent dans le manteau de syndicaliste pour régler leur propre problème. Il faut éviter ça. Lorsque vous vous engagez sur le plan syndical, il faut savoir que vous allez recevoir des coups. Et, éviter d’être en accointances avec le Pouvoir. Non! non, non, non… S’il y a cette démarcation, alors le syndicalisme a de bons jours pour les travailleurs. Mais je crois que cet avenir là est certain. Il faut que le travailleur en particulier, et le peuple entier puissent rêver d’un syndicalisme d’acquisition de bien-être.

 

Propos recueillis par Jacques BOCO

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