Eliminer les inégalités dans la réponse Eah contre la Covid-19: Très préoccupé, le Canea plaide

<< L’ élimination des inégalités dans la réponse Eah contre la Covid-19 >>. C’est sur ce thème que s’est tenu le 12e Café média Wash (Eau, assainissement, hygiène) organisé par le Cadre de concertation des acteurs non-étatiques des secteurs eau et assainissement (Canea) au Bénin. Deux communications suivies de débats ont meublé ces échanges périodiques qui ont réuni, vendredi 21 août 2020 à la Direction départementale de la santé, à Cotonou, des organisations membres du Canea ainsi que des professionnels de la presse.

 La première Communication sur « La problématique des inégalités dans la réponse Eah contre le Covid-19 », a été présentée par Félix Adégnika, Coordonnateur national du Conseil de concertation pour l’eau potable et l’assainissement (Wsscc), membre du Canea. C’est sur la base d’exemples précis d’inégalités tirées des réalités dans le pays, que M. Adégnika a fait la présentation. Pour lui, le taux de couverture en Eau actuellement au Bénin est de 60%. << Cela veut dire que 40% de nos concitoyens n’arrivent pas à respecter les mesures d’hygiène, les mesures sanitaires >> a-t-il déduit. Encore qu’en milieu rural, l’eau potable coûte plus chère qu’en milieu urbain. Et dans les zones lacustres comme Ladji, So-Ava et autres, << il est impossible d’observer la distanciation sociale quelle que soit la volonté >>, a souligné Félix Adégnika. Or, l’élimination des inégalités Eau, assainissement et hygiène (Eah) dans la réponse à la Covid-19 est une exigence internationale contenue dans les Objectifs du développement durable numéro 6 (Odd 6), car ces inégalités qui frappent les personnes vulnérables impactent le développement. Que faire alors pour amener les populations notamment les personnes défavorisées (filles, femmes, personnes du troisième âge, handicapées…) à faire face à la pandémie de la Covid-19? Le Coordonnateur national du Wsscc a insisté sur le fait qu’il faut non seulement l’accessibilité physique (disponibilité) et financière de l’eau potable, mais aussi sur l’accès, dans l’équité, aux équipements et autres dispositifs pour une riposte efficace. Aussi a-t-il plaidé pour la mise en place d’ << un programme spécial pour faire en sorte qu’à l’image de ce qui se fait dans le secteur Eau et assainissement, que d’ici 2025 ou 2026, on puisse déclarer au Bénin la Fin de la défécation à l’air libre (Fdal) >>. Cela est fondamental parce que si la priorité du gouvernement et de son chef est de parvenir sous peu à l’accès universel à l’eau potable (Odd6), l’on ne saurait boire une eau potable sans l’assainissement et l’hygiène (Odd 6.2). L’avènement du Code de l’eau et de l’hygiène encore au Parlement pourrait aussi contribuer à corriger certaines inégalités. Dans la seconde communication sur  << Les expériences d’élimination des inégalités Eah >>, l’occasion a été donnée à Oxfam-Bénin de partager son expérience de réduction des inégalités sur le terrain par ces temps de Covid-19. Pour l’exercice, Sylvain Patrice Kangni, chargé des activités d’hygiène et d’assainissement a fait savoir que pour faire face à la crise sanitaire, les projets de Oxfam-Benin ont subi de réorientation. Les personnes vulnérables et handicapées, avec la prise en compte de l’aspect genre, ont été ciblées pour des actions précises à leur endroit. Entre autres, la formation, la sensibilisation, la mise à disposition de kits alimentaires et d’équipements pour limiter la propagation du virus. Il faut préciser que ce Café média organisé avec le soutien du programme Omidelta/Fonds Ane dans son volet Gouvernance, a été ouvert par la vice-présidente du Canea, Blanche Blakassi qui avait à ses côtés Alain Tossounon, Journaliste spécialiste des questions Wash, membre du Canea.