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C’est une direction de mise en bouche qui a débouché sur une lecture spectacle, samedi 30 août 2020 à l’Ecole internationale de théâtre du Bénin. Assurée par le jeune et chevronné metteur en scène Didier Sèdoha Nasségandé, cette lecture spectacle articulée autour du texte d’un dramaturge togolais retrace une indignation qui devrait tourner le cou de la conscience du peuple noir en général et des Béninois en particulier. Il s’agit du texte du dramaturge Mawoussi Agbédidi qui interpelle aussi bien par sa forme que par son fond. L’auteur y a retracé l’incongruité qui consistait, à l’époque coloniale, à interdire vertement l’articulation des langues locales en milieu scolaire. Selon donc la lecture donnée par une dizaine de comédiens en formation, l’écrivain dans un style excitant, a passé une couche noire sur la pratique qui, mine de rien, a déteint aujourd’hui sur la vie entière de la culture africaine et qui a tenté même de la vider de son essentiel vital. En donnant donc cette lecture spectacle, le metteur en scène Didier Nasségandé ne vise pas tout de suite la création d’un spectacle. Mais sa vision première est d’exposer à la conscience de l’Africain lambda cette prise de conscience et la réclamation de cette africanité qui doit être le quotidien de tous les hommes composant le peuple noir. «Cet exercice que nous venons de faire est un exercice assez important dans le processus de la création d’un spectacle. Il amène le comédien à apprendre à traiter la pensée d’un texte, afin de restituer et la profondeur et les émotions d’un texte sans l’acte de jouer », explique le metteur en scène. Et c’est justement cette quête de sensation qui a représenté tout le nœud de cette lecture spectacle qui n’a laissé personne indifférent dans la brise marine sur la plage de Togbin Daho à l’Ecole internationale de théâtre du Bénin.
TG
