Bénin/Interdiction de l’utilisation des sacs plastiques: Candide Tossou crie sa désillusion

De novembre 2017, où les députés béninois à l’unanimité ont voté l’interdiction de l’utilisation des sacs plastiques, pour le 27 juin 2018 date de son entrée en vigueur, l’histoire des sacs plastiques non biodégradables semble têtue. Malgré le risque d’amende et d’emprisonnement auquel s’exposent les contrevenants, ils font toujours, sous nos cieux, la pluie et le beau temps.

Ceci, au grand dam de ceux ou celles qui ont cru en l’engagement du gouvernement et y ont vu une opportunité d’affaires. Mais, le désenchantement reste cuisant.  Candide Tossou (+229 61 10 70 70), Créatrice de la société Softlady Sarl (derrière le Stade de l’Amitié non loin de la banque Sgb), spécialisée dans l’importation des emballages biodégradables est du lot. La nature est un trésor à bien entretenir et la décision de l’Etat, l’aura «motivée à importer toutes sortes de contenant bio pour les repas chaud ou froid ; les sauces, les salades, le café…», confie-t-elle. Mais, vu que malgré l’interdiction de leur usage, les sacs plastiques continuent d’être usités et qu’au niveau du prix d’achats, ils reviennent moins coûteux que ceux bio, leur empire ne cesse de s’agrandir. «Quand nous allons à la rencontre de la population, c’est-à-dire chez les responsables de restaurant, de maquis, les bonnes dames qui vendent à manger un peu partout, au premier point, ils acceptent le produit et approuvent effectivement que c’est du bon mais, ce qui les recalent, ce sont les prix. Du coup, ils deviennent réticents et remettent à demain l’achat ou carrément, d’autres achètent une petite quantité mais ne nous rappellent plus», relate-t-elle. Une donne qui n’aurait pas droit de cité si, l’Etat était resté ferme sur sa décision. Bien au contraire, on se croirait dans une pétaudière. Et, d’un autre côté, «nous pensons que comme l’Etat même a recommandé l’usage des emballages biodégradables, il peut venir en aide aux sociétés qui travaillent dans ce sens en commercialisant ces emballages, en faisant une exonération des frais de douane. Cela peut nous aider aussi à diminuer les coûts des emballages et permettre à la population de les adopter», estime-t-elle. Ce qui est certain, le grand souci de l’écolo, «c’est qu’on en finisse vraiment avec les sachets et plastiques non biodégradables».

C.K