Présidentielle américaine: Ces scrutins historiques qui se sont mal passés

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Lors de sa campagne électorale, le président sortant Donald Trump a laissé entendre qu’il pourrait contester le scrutin du 3 novembre s’il n’en sortait pas vainqueur. Un fait rare dans l’Histoire des États-Unis, mais toutefois pas inédit.

 

C’est le grand jour pour les électeurs américains qui sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président. Alors que le compte à rebours de l’élection présidentielle américaine arrive presque à son terme, la crainte d’une contestation du résultat est présente. Chaque côté, démocrate comme républicain, se prépare au scénario qui plongerait les États-Unis dans l’incertitude.

Dans l’Histoire des États-Unis, jamais une contestation du scrutin n’est allée jusqu’au bout de la procédure. « Toujours, cela s’est terminé par le candidat perdant qui laisse tomber et qui reconnaît la victoire de l’autre. Ça n’a jamais été plus loin. On n’a pas eu de chaos intense dans les rues », résume le spécialiste des États-Unis Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l’université Paris II Panthéon-Assas, chercheur au centre Thucydide et à l’institut IRIS.

  • 2000 : George W. Bush contre Al Gore

Lors de la soirée électorale du 7 novembre 2000, les Américains ont les yeux rivés sur un État : la Floride. Tandis qu’aucun des candidats ne dispose encore de la majorité des grands électeurs et qu’aucune tendance ne se dessine, l’attention se tourne autour des 25 grands électeurs de l’État, ceux qui permettront de trancher sur l’identité du président des États-Unis.

L’écart entre les deux candidats étant de moins de 2 000 voix, un second décompte électronique est organisé le lendemain du scrutin. S’en suit une longue bataille juridique devant la justice de Floride autour de la validité des votes –contestée à cause d’un système de bulletin à poinçonnage – et du recomptage manuel des bulletins.

Pendant plusieurs semaines, le pays vit au rythme des rebondissements en Floride. Le recomptage des bulletins resserre l’écart entre les candidats et la contestation s’élargit dans le pays, qui attend désespérément un président. Pour mettre fin à ce fiasco électoral, le 1er décembre, soit presqu’un mois après le scrutin, les avocats de George W. Bush saisissent la Cour suprême des États-Unis.

Le 12 décembre, la juridiction suprême, dont sept juges sur neuf avaient été nommés par des présidents républicains, annule le recomptage manuel et désigne George W. Bush président des États-Unis, 36 jours après l’élection. Le lendemain, Al Gore, qui avait récolté près d’un demi-million de voix de plus que Bush au niveau national, concède l’élection à son adversaire et déclare accepter la décision de la Cour suprême, mais ne pas l’approuver.

  • 1876 : Rutherford B. Hayes contre Samuel Jones Tilden

Alors que le pays se remet à peine de la guerre de Sécession, les Américains sont appelés aux urnes pour choisir entre le républicain Rutherford B. Hayes et le démocrate Samuel Jones Tilden. Lors de ce scrutin, le vote de quatre États est contesté : l’Oregon, la Floride, la Louisiane et la Caroline du Sud.

Dénonçant des fraudes ou encore des menaces à l’encontre des électeurs, les républicains font annuler un certain nombre de votes. Cette contestation rebat totalement les cartes du scrutin et provoque des tensions, faisant même craindre une nouvelle guerre civile. Pendant plusieurs jours après les résultats, chaque parti revendique la victoire.

Après plusieurs semaines de blocage institutionnel, l’affaire remonte au Congrès, qui met en place une commission électorale composée de cinq membres de la Chambre des représentants, du Sénat, de la Cour suprême, soit sept républicains, sept démocrates et un indépendant.

La balance penche du côté des républicains lorsque le juge indépendant David Davis quitte la commission. Il est remplacé par un juge nommé par les républicains. Suite à sa nomination, la commission octroie tous les votes contestés au candidat républicain et Rutherford B. Hayes est finalement déclaré 19e président des États-Unis le 2 mars 1897, presque quatre mois après l’élection, avec une majorité de 185 contre 184 grands électeurs.

  • 1800 : Thomas Jefferson contre Aaron Burr

Lors de la première élection présidentielle américaine du XIXe siècle, « la situation était assez similaire à ce qu’il se passe actuellement », estime M. Branaa, évoquant la violence du débat et la division du peuple américain. Mais contrairement à aujourd’hui, l’élection fonctionnait par « ticket » (président + vice-président) et chaque grand électeur disposait de deux voix au collège électoral.

C’est cette situation qui a mené à la situation inédite d’une égalité parfaite entre les deux candidats républicains-démocrates, devançant ainsi les deux hommes du Parti fédéraliste. Récoltant chacun 73 voix, l’élection n’a pu qu’être contestée et déclarée nulle. La mission de départager les deux candidats fut donc confiée à la Chambre des représentants, comme inscrit dans la Constitution.

Mais malgré cela, la situation ne se dénoue pas et les Américains qui manifestent sont de plus en plus nombreux. Les États-Unis comptant 16 États à cette époque, il fallait obtenir au moins 9 voix pour que la nomination d’un président se dessine. L’obstacle semblait facile à franchir pour Thomas Jefferson, qui comptait parmi ses soutiens 8 États ; mais l’animosité du Parti fédéraliste à son encontre a rendu la situation insolvable. Au total, il a fallu 36 votes à la Chambre pour réussir à départager les deux hommes.

C’est à la suite d’intenses tractations et du 36e vote, le 17 février 1800, que Thomas Jefferson est confirmé président des États-Unis. Il l’a été grâce au fédéraliste du Delaware, James Bayard, qui s’est abstenu, portant ainsi la majorité à 8 États. Un choix davantage orienté par la victoire impossible d’Aaron Burr et la peur de voir le chaos s’installer dans les rues, que par son soutien à Thomas Jefferson.

 

rfi.fr

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