Représentation théâtrale de ‘’Démocratie chez les grenouilles’’: Une satire contextualisée au sujet de la Covid-19

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La compagnie ‘’Ifè Théâtre’’ dirigée par l’artiste comédien Bardol Migan a interprété, samedi 21 novembre 2020 au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ la pièce de l’écrivain Jérôme Tossavi intitulée ‘’Démocratie chez les grenouilles’’. Il s’agit d’une lecture spectacle de ladite pièce écrite depuis 1998 mais qui recouvre tout son sens  dans le contexte actuel de crise sanitaire. 

 

Une scène mobile qui a trainé son public du dehors vers l’intérieur de la salle de spectacle et ensuite de l’intérieur vers le dehors. A la levée de rideau, une alerte par magnétophone perce le clair-obscur du hall d’Artistik  Africa et plonge systématiquement les spectateurs dans une douce frayeur. « Alerte virus ! Alerte virus ! Mettez vos masques ! Espace infecté, mettez vos masques ! » De jeunes dames vêtues de blousons blancs passaient au milieu de la masse, faisant appliquer du gèle hydro alcoolique et distribuaient des masques à tous les spectateurs présents au spectacle. Le décor ainsi planté, dans une atmosphère scandalisée par le cri alarmant d’un personnage visiblement déchiré par une situation de guerre, entraine le public dans la salle de spectacle. A l’intérieur une scène qui présente à front un étang avec deux grenouilles à l’intérieur (deux comédiens interprétant le rôle de batracien ‘’Photo’’).  L’estrade supérieure présente  les pupitres de lecteurs et une corde d’accrochage de blouses de couleur blanche.  Dans la mare en front de scène s’est agglutiné  la grenouille père et la grenouille mère comme réduits dans leurs derniers retranchements par les hommes et leurs tapages perpétuels garnis de leur envie démesurée de chercher partout le mal. Dans un véritable tohu-bohu, des chercheurs déterminés à localiser un virus dangereux transmettant une maladie fatale  qui fait danser. Frappé,  le roi de la contrée, Barka en a été presque délirant. Finalement, le fameux virus au nom de HK91-2.1  est identifié sans manquer de produire ses effets désastreux de danse sur le principal chercheur et son assistante, les cyclones, incarnés respectivement par Serge Dahoui et Perside Tanséla, « ils s’embarquent dans une démonstration où ils en arrivent à se dénuder sur scène jusqu’au niveau préoccupant et excitant de l’avant-sous-vêtement. Une audace démontrant que Bardol Migan n’avait rien voulu faire à moitié ». La contamination des chercheurs-cyclones par le virus de la danse sonne comme l’échec d’un système extérieur obsédé de la domination des plus faibles dont les territoires de vie sont convoités à des fins politiques par les militaires. Il s’agit d’une débâcle qui se positionne en un adjuvant de la résistance tenace, le sujet de la pièce, dont la grenouille père et la grenouille sont l’objet. Ces deux personnages, Fabrice Paraïzo et Armelle Nagoba, sur la scène, expérimentent, au cours de l’agression, un fait qui constitue un autre adjuvant de la résistance : leur confinement dans un coin de mare isolé, un réduit rectangulaire entouré d’une végétation essentielle et ceinturée par du plastique représentant le caractère aquatique du milieu, ce qui contribue à les cacher de leurs adversaires et à durcir leur engagement.

Une originalité matérielle …

« La scène fait percevoir la créativité du metteur en scène, ne s’étant pas contenté de cette prouesse si expressive ; il a impulsé une force de lecture et une puissance de comportements à Carlaine Sèmadégbé, à l’état-civil, et au rescapé des différentes attaques destructrices, en même temps, la victime collatérale des assauts de tous ordres : en incarnation sur scène, Humbert Boko. Cet autre point d’adjuvant a donné le ton de l’atmosphère violente de la pièce en l’ouvrant dans l’anti-scène. C’est lui que choisit le metteur en scène pour faire rire sur l’état préoccupant du roi Barka sous l’emprise du virus de la danse. A cet effet, la langue nationale béninoise adja sert de canal de communication entre les comédiens, donnant du relief à la défense maladroite du roi par le rescapé qui, dans sa logique de protection de l’honorabilité du monarque, présente l’autorité suprême comme son sosie ou comme un homme qui est « presque lui », déchaînant une hilarité bien nourrie du public. Et, les chercheurs défaits, grenouille père et grenouille mère se trouvent libérés de leur blocus, puis leur bonheur se solde par leur mariage que le lecteur diffuse par les didascalies qu’il laisse connaître par le public, mais qui ne sont pas suivies de l’action symbolique et simple du passage annoncé de la bague au doigt de son épouse par l’élu. Négligence, oubli ou choix délibéré du metteur en scène ? Ce manque n’enlève rien à l’éloquence de la restitution d’un système complexe dans lequel le destinateur de l’action héroïque de grenouille père et de grenouille mère, qu’est l’instinct à la fois de survie et de conservation, les en laisse comme seuls destinataires de leur victoire » analyse le critique Marcel Kpogodo.

Teddy GANDIGBE 

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