Opinion d’un anonyme: Tous les Béninois veulent être président, et ils ont raison !

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Si vous avez grandi au Bénin ou connaissez bien le peuple du Bénin, la politique n’est loin d’aucune préoccupation que pourrait avoir un(e) Béninois(e)  pendant et en dehors des périodes électorales. Elle est familiale, clanique, amicale. La politique peut parfois être violente quand les enjeux sont très bas mais rarement  quand ils sont grands–un paradoxe- ; et surtout elle répond à un principe économique simple : le coût d’opportunité.

 

En règle générale, le coût d’opportunité ou du renoncement est une variable importante dans la décision. Et bien que l’on puisse imaginer que pour les décisions triviales, on n’y recourait que peu, lorsqu’il s’agit de s’engager en politique au Bénin, on a devant soi une transparence sur les bénéfices et coûts, de sorte que le choix n’est pas vraiment une gageure. Faire dans le champ politique a un coût d’opportunité relativement faible par rapport aux alternatives. Dans un pays où la valeur du « temps » est suboptimalement basse pour la majorité, faute de meilleure valorisation, les avantages politiques contrebalancent très vite les coûts et risques.

La paie politique est acyclique et de bonne qualité. Les acteurs politiques perçoivent leurs émoluments gracieux, en temps de bonne et mauvaise santé économique, sans arriérés et très souvent à qualification similaire, ils sont plus valorisants. Donc c’est aussi bien la régularité que la qualité de la paie qui font nettement de la politique une sinécure. En conséquence, lorsque que les sevrés d’un régime défunt, à gorge ouverte, décrient les allaités du régime en cours, ils le font de « bonne » foi pour assurer une longévité au système en général.

Ensuite, le Président de la République est un super puissant, représentant à lui seul la puissance publique. Quoique le pays ait fait l’option de la séparation des pouvoirs, les acteurs politiques–donc presque tout le monde au Bénin–ont réussi à ériger un consensus qui confie la séparation des pouvoirs à la bonne foi du seul président de la République. Il lui faudrait une certaine violence sur son instinct humain pour ne pas avoir à coloriser, à son goût,  le pouvoir législatif, judicaire, et même la presse et la société civile, tant tous les leviers lui sont confiés. Il désigne directement ou indirectement la quasi-totalité des membres de la cour suprême, de la cour constitutionnelle, de la haute cour de justice, de la haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, du conseil économique et social, du conseil supérieur de la magistrature, et j’en passe.

Étant la plateforme transactionnelle essentielle qui, avec le chef de l’Exécutif, étoffe les autres institutions de contre-pouvoir, le Parlement offre la condition suffisante pour rogner la séparation du pouvoir dès lors qu’il est détenu à la majorité absolue par le camp du président. Je rappelle qu’en dehors du Parlement de 1991, qui de loin a été la plus diverse, émiettée et hétéroclite que le pays ait connu depuis 30 ans, le Parlement n’a que transitoirement opposé une dissonance à l’Exécutif. On a même connu des époques où le président du Parlement dit synchroniser, comme un train et sa remorque, la gestion du pays avec l’Exécutif. Le Parlement actuel est une culmination de cette observation.

Ayant foi au système et à son avantage pour tous ses acteurs–il est juste question que votre tour arrive–il existe implicitement tous les éléments d’un contrat qui ne peuvent déliter le consensus qui ordonne, par faits de lois et les protections qui vont avec, une coalition pour le secteur politique et son « plein » emploi. Dans une telle coalition, il n’y a pas d’incitations à dévier de l’équilibre qui est le statu quo qui protège l’emploi  politique, ses avantages et notamment forge une nation où tous en homo economicus rêvent secrètement de devenir président de la République. Pour ce qu’il exige comme efforts et coûts, le système actuel attire ceux qui  volontairement ou non partiellement ou non, peuvent sacrifier la cause du grand nombre pour un gain personnel ou d’une coalition. Pour qu’ils fonctionnent mieux, nous devons organiser des systèmes démocratiques qui paient moins les élus que ce qu’ils ont consenti, comme l’observait Kaushik Basu.

Pris dans sa structure actuelle, le système démocratique du Bénin offre des incitations à un emploi politique à tous les Béninois ; les exclusions réelles ou affabulées  ne sont que des dynamiques de court-terme qui vont conforter l’équilibre. Mais cet équilibre n’est ni stable, ni durable.

 

SIGNATURE

L’ anonyme depuis les USA

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