Meeting de l’opposition à Parakou: Moïse Kérékou lance un appel à la réconciliation nationale

L’opposition béninoise a remué hier la ville de Parakou. Quelques jours après son dernier meeting à Porto Novo et l’arrestation de la candidate des Démocrates Reckya Madougou, le Front de l’opposition a sécoué Parakou par un meeting. Le duo du FRD Aïvo et Kérékou était présent. Occasion pour ce dernier, ambassadeur de paix par ailleurs, de lancer un vibrant appel et à la réconciliation nationale.

Annoncée en lambeaux depuis l’arrestation de la candidate des Démocrates, l’opposition a montré un visage d’union et de dynamisme hier à Parakou. Plusieurs personnalités politiques de l’opposition étaient présentes à ce meeting dont le duo du Front pour la Restauration de la Démocratie(FRD) Frédéric Joél Aïvo et Moïse Kérékou. A la suite du professeur Aïvo, l’ambassadeur Kérékou a eu la chance d’adresser quelques mots aux militants de l’opposition mobilisés ce dimanche au siège des Démocrates. Après quelques mots prononcés dans un Bariba limpide à la surprise d’une grande partie de la foule, Moïse Kérékou a professé une longue théorie sur l’importance de la paix et surtout de la réconciliation dans le processus électoral en cours. « En ma qualité de candidat à la prochaine élection présidentielle et d’ambassadeur de la paix, je voudrais lancer un appel à une suspension du processus électoral en cours pour préserver la paix. Nous devons nous asseoir et parler de l’avenir de notre nation. Le dialogue est l’arme des forts et les sacrifices consentis lors de la Conférence nationale ne doivent pas être vains », lance-t-il depuis la tribune.  Puis, il interpelle les autorités politiques restées jusque-là sourdes à toutes les doléances politiques de l’opposition. « Je voudrais demander à nos dirigeants actuels  de porter leur regard vers le peuple et ce beau pays. S’ils aiment vraiment le Bénin, s’ils aiment vraiment ce peuple, alors qu’ils ouvrent la compétition aux autres sensibilités politiques pour une compétition saine ou qu’ils convoquent les assises nationales pour qu’ensemble sans haine, sans rancune, comme en 1990, nous discutions en citoyens libres, avertis et sages du futur de notre nation ».  Sa déclaration a reçu un écho favorable de la part des militants qui l’ont fortement applaudi.  Il a enfin exigé, à l’instar de toutes les autres personnalités présentes, la libération de Reckya Madougou, candidat du parti les Démocrates, arrêtée le mercredi 03 mars alors qu’elle quittait Porto Novo où elle a animé, aux côtés de Joël Aïvo et de Moïse Kérékou, un meeting.

Mike MAHOUNA