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Avec ses réformes politiques notamment celles relatives à la Charte des partis politiques et au Code électoral, le chef de l’État a contraint les acteurs politiques, de tous les bords, à resserrer les rangs. Mais au même moment, Patrice Talon trouve toujours à tort ou à raison une brèche pour s’y soustraire. Ceci, au point où l’on se demande si l’homme n’est-il pas par hasard un acteur non partisan de ses propres réformes politiques.
Bientôt cinq ans qu’il loue le palais de la marina. A quelques encablures du terme de son premier contrat de bail d’avec les électeurs, on peut dare-dare dire que Patrice Talon a éprouvé le gotha politique béninois, à l’aune de ses réformes politiques. Avec ou sans l’assentiment de certains acteurs et partis politiques clés du pays surtout ceux de l’opposition, le chantre de la Rupture et du Nouveau départ n’a pas fait dans la dentelle, en la matière. De la Charte des partis politiques aux différents Codes électoraux adoptés, beaucoup d’habitudes ont été bouleversées. Et comme corollaires à ces deux réformes, les populations ont assisté à la dissolution de maints partis politiques, à leur reconstitution ou encore, pour une première fois dans l’histoire démocratique du pays, à la non-participation des formations politiques de l’opposition à des joutes électorales. Pis, cette ambition du chef de l’État a fait directement ou indirectement des prisonniers, même des décès. Tenant dur comme fer, le Président de la république, par ces réformes, a toujours martelé qu’il les a entreprises pour que désormais, les partis politiques deviennent forts au point d’être au cœur de toute gouvernance politique du pays. Et cela n’a pas raté. Puisque désormais, le code électoral en vigueur n’autorise plus pour le compte des élections communales, municipales et législatives, les coalitions. Ce qui manifestement conjugue au passé, le rêve de tout candidat indépendant à ces élections. Même si cette loi fait exception pour la présidentielle et n’impose pas directement aux potentiels candidats d’appartenir à un parti politique, les formations politiques soutenant le chef de l’État notamment l’Union progressiste (Up) a conditionné la délivrance des fiches de parrainage de ses élus aux autres candidats pour le compte de la présidentielle du 11 avril, à l’appartenance ou au soutien par ces candidats, d’un parti politique reconnu. Un fait qui démontre clairement que même pour être désormais Président de la république au Bénin, il faut être militant ou partisan. Seulement, pendant que cette doctrine s’applique presque manu militari à tout le monde, elle laisse s’échapper son précurseur, c’est-à-dire le chef de l’État, en personne.
Une charité qui n’est pas bien ordonnée…
Et pour cause, l’homme n’est, depuis le 6 avril 2016 qu’il a pris le pouvoir, membre d’aucun parti politique. Du moins, officiellement. Ceci, alors qu’il agit depuis lors, comme un politique bon teint. Chose plus curieuse, pendant donc que l’Up privilégie les candidats à parti politique pour cette présidentielle, le premier des béninois, après avoir recueilli les parrainages des partis le soutenant, se soustrait à nouveau d’eux, en s’identifiant différemment sur le spécimen. Autrement, ni le logo, ni l’insigne de ces partis soutiens ne sont associés à l’image personnelle de Patrice Talon sur le bulletin unique. Comment donc interpréter ce choix de l’homme alors qu’il a fait imposer par ces lois aux autres, ce qu’il refuse de faire ? Si ce dernier décline ainsi que cette charité qu’il jure être bien ordonnée commence par lui-même, tout porte à croire que Patrice Talon tente de prêcher uniquement, par la parole. Car, acteur averti de tout ceci, il refuse d’en être un partisan. Mais à quelle fin? Énigme !
J.G
