Jean-Luc Trogno à propos du rugby à VII : «Faire comprendre aux jeunes, certains principes pour relever le niveau»

En séjour au Bénin du 26 au 27 janvier 2019, Jean-Luc Trogno, technicien français, âgé de 64 ans, a, durant deux jours, jaugé le niveau des rugbymen de la sélection nationale senior du Bénin. Au cours d’une interview qu’il nous a accordée, le sélectionneur de l’équipe de Catalogne à Barcelone a dressé le bilan du travail effectué avant d’apprécier le niveau du rugby à VII béninois. Lisez-plutôt !!!

Quels sont les aspects sur lesquels vous aviez travaillé ?

On a travaillé sur les déplacements des joueurs sur l’airer de jeu, le positionnement sur le terrain. On a aussi travaillé sur les différents types de passes (passes redoublées, passes croisées, etc.). On a également travaillé sur les redoublements, les rebonds, les plaquages, l’ascenseur, la charge, la combinaison. On a touché un peu de tout.  Ensuite, on a mis en place un système de jeu pour qu’ils aient le minimum sur le rugby à VII.

Quelles sont vos impressions au terme de ce regroupement ?

Sur le premier jour, tout le monde était timide. C’est la première fois et c’est normal. On fait passer de nouveaux messages. C’est normal que les jeunes ne captent pas tout  la première fois. La seule chose que je demanderais un peu plus, c’est la concentration sur l’activité. Il y en a qui marchent un peu sur le terrain. C’est l’équipe nationale. Il faut être ici  2000 à l’heure. Mais sur le deuxième jour, ça s’est débloqué et surtout, ils ont appliqué ce qu’on a dit. J’ai vu une réaction de l’équipe. Donc, pour moi, c’est le plus important. C’est normal, le premier jour, c’est un étranger qui vient et donc, on hésite un peu. On regarde ce que font les autres. Mais après, les gars se sont lâchés, et puis, j’ai trouvé ça par mal. Parce que, s’ils continuent avec cette dynamique, dans les mois à venir, avec le Dtn et l’entraineur national et s’ils suivent les mêmes entraînements dans les clubs et qu’ils répètent cela, le Bénin peut avoir une belle équipe.

Comment appréciez-vous le niveau et il y a-t-il un rugbyman qui vous a séduit ?

Le niveau n’est pas encore très haut. On doit essayer de faire comprendre aux jeunes, certains principes de rugby pour relever le niveau. Toutefois, il faut dire que plusieurs joueurs m’ont marqué. Je pense à Marsoud  des Buffles, il y a aussi Elias que j’ai nommé le Togolais parce qu’il est à la frontière. Il y a aussi Mathias de Porto-Novo. Ils ont bien joué et ont un comportement exemplaire. Maintenant, il faudra travailler plus pour élever le niveau. Il faut sérieusement travailler parce que le niveau par rapport aux autres nations africaines est déjà bas. Il va falloir donc travailler. Il ne faut pas désespérer car avec le travail, on a les résultats.

Qu’est ce qui manque alors à ces jeunes ?

Je crois qu’il manque plus de vitesse aux joueurs, un peu plus de compréhension du jeu. Avec la compréhension du jeu et la vitesse, ça ira plus vite. Après, on peut parler des rebonds, ce sont des joueurs qui s’amusent sur le terrain. Il faut qu’ils s’améliorent sur le terrain, qu’ils sachent faire des passes des deux côtés et que tout soit bien fait ainsi que les enrouler.

Qui est Jean-Luc Trogno et va-t-il revenir au Bénin ?

Jean-Luc Trogno est un ancien joueur de rugby, sélectionneur de l’équipe de Catalogne à Barcelone. Plusieurs fois champion d’Espagne, j’ai travaillé dans huit pays africains et c’est une passion que je transmets partout où je vais. Je reviendrai au Bénin dès que je peux. Moi, je travaille aussi dans la sécurité bancaire. Donc, je suis fabricant de coffre-fort. Je travaille avec les banques de la place. Dès que je peux, je viendrai gratuitement pour aider l’équipe nationale du Bénin de rugby.

Propos recueillis par : Abdul Fataï SANNI