Univers de la grossesse/ I : Col mou et cerclage, le calvaire chez la femme

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(Au pied des croyances…)

Les grossesses ne se passent pas de la même manière chez toutes les femmes. Tandis que chez certaines, même en état, elles arrivent allègrement à vaquer à leurs activités quotidiennes, chez d’autres, tout est désormais au ralenti. Elles sont interdites de la moindre activité physique. La menace de perdre la grossesse plane telle l’épée de Damoclès. Pourtant, rester couchée rien que sur les côtés, gauche notamment, et ce, pendant des mois, n’est pas chose aisée. Entre cette peur de perdre et le calvaire de n’admirer que le même toit de l’hôpital ou de la clinique où elle passera désormais ses jours, le calvaire de devenir du coup dépendante en tout, à la limite un poids pour son environnement, ce calvaire de se sentir coupée du monde, la bataille morale se livre. Espoir, désespoir, pleurs et angoisses. Encore qu’à l’arrivée, elle, la grossesse, peut malgré toutes les précautions, y compris le cerclage du col, ‘’couler’’. C’est aussi une affaire de chance, cette affaire ! Dans cette aventure, rien n’est, en effet, à priori, gagné d’avance. Mais le sacrifice en vaut certainement la peine. Le col mou, on en sait mieux avec le Docteur gynécologue Todoégnon Béhéton.

 

«J’ai souffert de ce mal, ce n’était pas facile du tout», confie tristement Reine, revendeuse.  Pour celle qui a accepté de faire le cerclage et qui a passé des mois dans l’une des cliniques de la place, la veine n’était pas au rendez-vous. «Je suis restée hospitalisée pendant des mois à la clinique, une jambe sur le lit et l’autre colée au mur la plupart du temps. Il y avait aussi d’autres femmes dans le cas. On m’a cousu le col. Malheureusement, j’ai encore perdu mon bébé quelques temps après», s’en désole-t-elle. «C’était tout simplement un calvaire», lâche de son côté Fifonsi qui s’en est bien sortie toutefois. «Moi, j’ai refusé le cerclage. Je ne me suis jamais faite à l’idée qu’on allait insérer un fil dans mon utérus. Je suis restée allongée pratiquement tout le temps chez moi. J’ai décliné l’hospitalisation à mes risques et périls. Mais je prenais régulièrement les médicaments prescrits. Entre autres, pour renforcer le col», raconte-t-elle avant d’ajouter qu’il lui a même été demandé de signer un contre avis médical au cas où le pire se produirait. Pour celle à qui, il était interdit le moindre effort physique, le chemin, confie-t-elle, a été difficile. Très difficile encore qu’il s’agissait d’une grossesse gémellaire. «Entre autres injonctions, je ne devrais rien faire, si ce n’est que rester allongée tout le temps. Au moindre effort, je sentais des douleurs au niveau du bas ventre, de douloureuses contractions. Parfois, je saignais. Et, même pour mes consultations, je devrais être en voiture. L’expérience n’a pas été concluante et je me suis offerte les services d’un conducteur de moto. La plupart du temps, on essuyait des injures sur la voie à force d’aller très lentement. Si tu ne sais pas conduire, libère le passage, pouvaient lâcher avec mépris, certains conducteurs. Ma situation était vraiment inquiétante…Aujourd’hui, c’est avec joie que je me remémore cette phrase de mon gynécologue qu’il n’a cessé de me répéter quand je suis arrivée à terme. De ton expérience, j’ai beaucoup appris me disait-il»,  narre Fifonsi. D’autres femmes dans le cas, ont aussi opté pour suivre leurs soins à domicile. Maman Dad, par exemple, est souvent sollicitée pour rester au chevet de la femme de son pasteur. «La femme de mon pasteur a ce mal. Toutes ses trois grossesses, selon ses propos, ont été sanctionnées par un repos strict au lit à cause du caractère mou de son col de l’utérus. Entre autres besognes assignées à maman Dad, la toilette de la ‘’malade’’. «Même pour son bain, elle restait couchée. A l’aide d’un pagne imbibé d’eau, je nettoyais son corps», laisse-t-elle entendre.

Sur le chemin du spécialiste…

Aux dires du Docteur Béhéton, le col de l’utérus, ou cervix, est la portion du bas de l’utérus, où celui-ci se joint au sommet du vagin. C’est la partie qui, de par sa structure,  joue un rôle de maintien  de la grossesse. Il est de nature ferme ou tonique et ne commence à se dilater que dans les deux derniers mois de la grossesse. Si, précise-t-il, dès les premiers mois de la grossesse, le col de l’utérus est mou, cela expose la femme à des fausses couches, des accouchements prématurés. Toute chose qui peut être circoncise avec un repos strict au lit ou le cerclage. Le défaut de compétitivité du col utérin ou le col mou, à l’entendre, est lié à plusieurs facteurs. Il peut être dû à une anomalie congénitale, c’est-à-dire, liée  à une malformation du col génétique. Le col mou peut également provenir d’un traumatisme lié  à un accouchement  difficile, une déchirure du col ou consécutif aux fausses couches provoquées (Ivg).

 Le cerclage, repos strict, ultimes options ?

D’entrée, fait savoir le spécialiste, si c’est une anomalie congénitale, il est difficile  d’y remédier mais pour les autres facteurs qui sont liés  aux causes externes,  il suffit juste d’éviter ces facteurs de risque. Toutefois, «Si c’est prouvé que c’est une anomalie  du col qui entraîne les fausses couches à répétition,  là, le cerclage  est l’ultime solution», affirme le Docteur Béhéton. Le cerclage  du col, poursuit-il, est une intervention qui consiste à renforcer le col utérin à l’aise d’un fil ou une bandelette  pour les gestantes présentant une béance cervicale isthmique (col mou) pouvant être à l’origine des avortements tardifs à 4 mois de grossesse  ou des accouchements prématurés. «C’est un procédé  qui se fait au bloc opératoire dans des conditions d’asepsie optimale pour diminuer le risque d’infection», confie-t-il. L’opération, va-t-il par la suite souligner, se réalise d’habitude entre le troisième  et quatrième mois de grossesse. On peut être amené  à réaliser un cerclage tardif au-delà de quatre mois si les conditions le permettent, nuance-t-il nonobstant. Et de poursuivre : «En cas de menace d’avortement ou d’accouchement,  le premier traitement  est le repos. Étant donné  qu’à domicile,  les patientes ont du mal à se reposer, elles sont hospitalisées dans des cas pratiques pour mieux les suivre et prendre les décisions  thérapeutiques nécessaires au moment opportun  surtout  dans le cas où la menace est sévère».

De la corde ‘’mystique’’ et du christianisme ; au pied des croyances

Les solutions pour le maintien de la grossesse en cas de col mou sont diverses. La médecine traditionnelle tout comme le christianisme, s’invite dans la danse. Maman Jerry est sage-femme de l’Etat. «J’ai souffert de ce mal déjà dès ma première grossesse», avoue-t-elle. «Jerry ne voulait pas rester. Toutes les précautions prises n’ont pas prospéré. Il m’a fallu recourir à la méthode traditionnelle», a-t-elle révélé. Selon ses confidences, une corde lui a été conçue par son oncle, un tradi-praticien. Corde qu’elle a nouée autour de sa hanche. «Tant qu’elle reste là, la fausse couche ne peut se produire. Je vaquais désormais à mes activités. Même à terme, il m’était impossible d’accoucher parce que j’ai oublié que j’avais mis la corde. Ce jour même que je m’en suis rappelée et que je l’ai enlevée, j’ai donné naissance à ma fille», fait-elle savoir. Pourtant, cette méthode, chez Fifonsi, est d’emblée rejetée. «Cette méthode m’a été aussi proposée mais j’ai refusé. Là, n’était pas ma foi», signifie-t-elle. «Le placenta d’après les analyses, était même sur le point de lâcher, les vomissements gravidiques aussi aidant. La menace était en fait sévère mais, j’ai tenu bon. A tel point que, je prenais moi-même mon bain, je pouvais balayer ma chambre et cuisiner. Il fallait une graine de folie dans cette réalité tout aussi folle. J’ai expérimenté ma foi. Ma foi en Jésus-Christ a prévalu. J’étais prête a accepté son verdict. Ça passe ou ça casse. J’avais en moi cette assurance, qu’il garderait cette grossesse jusqu’à terme et ce fut le cas», dit-elle ravie et reconnaissance à Dieu. Rapproché, Dah Adjaho Avounsibessé Tozonnou Adimagbè, chef de la famille Kpochémè, ministre au palais royal d’Abomey, reconnaît l’existence et l’efficacité de la méthode de la corde. Pour ce qui est de sa conception, elle reste l’apanage des tradi-praticiens, signifie-t-il. Tout un mystère…Selon la relation de Dah Adjaho Avounsibessé Tozonnou Adimagbè, ladite méthode diffère d’un tradi-praticien à un autre, suivant une entité à une autre. «Chez certaines entités, la corde n’est même pas visible. Et, il urge à un mois du terme, de défaire la protection pour faciliter l’accouchement», renseigne-t-il. Le col mou ne saurait donc être une fatalité. La fin de ce chemin de croix se révèle aussi agréable. Il suffit d’y croire et d’y accrocher sa foi.

Cyrience KOUGNANDE

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