La série béninoise intitulée ‘’Fast Dream’’ réalisée par le jeune et brillant réalisateur Jaurès Kopkémèdji est livrée aux amis cinéphiles dans une première tranche. C’était une avant-première projetée samedi 10 juillet 2021 dans la grande salle de l’espace de divertissement Canal Olympia de Cotonou. L’épisode projeté est un court métrage de 15 minutes qui a retenu l’attention de tout le public qui a effectué le déplacement. Réalisé en mono décor c’est-à-dire un seul décor sur le long de la bande tournée, ce film, au-delà du concept de son équipe de réalisation, garde derrière lui une vision chargée de sens et d’orientation. Le concept est parti d’une fresque de l’artiste peintre Phillip Hatchémè, carrément mise en scène à travers le film. Le tableau d’art en question retrace merveilleusement l’hégémonie des divinités les plus puissantes reconnues au Bénin. Entre autres : le Voudoun ‘’Ogou’’ (dieu du fer), ‘’Manmi Dan’’ (déesse des eaux), ‘’Hêviosso’’ (dieu de la foudre), ‘’Sakpata’’ (dieu de la terre) et bien d’autres. Dans la trame, il est clairement montré que ces différentes entités communiquent quotidiennement avec les hommes mais faute du non assiduité et d’inattention, la grande masse ignore leur message et les recommandations qu’elles ne cessent de relancer. Par ailleurs, le réalisateur a eu le génie de faire découvrir que tous les jours presque, elles sont vénérées à travers des chansons, libations, prières et panégyriques, mais paradoxalement les mêmes adorateurs éprouvent de la peine à rendre public leur bienfait, leur puissance pour en être fiers. Une sorte d’hypocrisie artistiquement décriée. D’où la vision qui se cache derrière cette réalisation cinématographique. « A travers ce film, nous ne sommes pas venus faire la promotion d’une religion encore moins du Vodoun. Mais nous sommes plutôt dans la démarche de promouvoir la culture béninoise dans sa grande dimension, les trésors que nous ignorons ou qu’on nous a fait ignorer. ‘’Fast dream’’ a l’ambition d’œuvrer à mettre sur les écrans nos divinités et leurs valeurs tels que les autres se sont toujours arrangés pour nous montrer les leurs à travers des films que nous aimons beaucoup sans connaître exactement la vision qui est derrière. Je souhaite et je rêve véritablement que le Vodoun Ogou, Sakpata, Dan, Manmi et autres soient célébrés révélés au monde entier à travers nos productions cinématographiques » dévoile l’artiste plasticien scénariste Phillip Hatchémè. Déjà sélectionné une fois au festival cinématographique ‘’Les Ecrans noirs’’ ce film, selon le réalisateur Jaurès Kopkémèdji, est parti pour être une série qui sera diffusée sur les chaînes d’aussi bien d’ici et d’ailleurs. Et cela demande les moyens. Alors toute l’équipe invite les personnes de bonne volonté à faire comme la fondation ‘’Soyimanvo’’ du Rappeur Dibi Dobo qui s’est déjà positionnée sur le projet comme un partenaire de taille.
Teddy GANDIGBE