Représentation de ‘’La tragédie du roi Césaire’’ : Le symbolisme d’un entêtement souverain
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(Un roi trop fort sombre et son peuple avec)
L’espace culturel Artisttik Africa a démarré une grande saison de théâtre qui se déroule tous les week-ends avec la représentation d’un coffret de textes du dramaturge et poète martiniquais, Aimé Césaire, travaillé et mis en scène par Ousmane Alédji, le Directeur dudit centre. Le Samedi 23 mars 2019 a marqué une étape dans ce processus.
Devant un public essentiellement constitué des apprenants de la section théâtre de l’EFE Montaigne et de quelques amoureux du théâtre, la compagnie ‘’Agbo’n koko’’ a donné une représentation du texte intitulé ‘’La tragédie du roi Césaire’’. L’idée de cette initiative, dit Ousmane Alédji est de « rendre Césaire à la jeunesse ». Alors dans le déroulé de la pièce, figure un roi, joué par Nicolas Houénou de Dravo et un de ses serviteurs fidèles ou courtisans, si on doit employer l’ancien thème, joué par Raphaël Hounto. Tout de blanc vêtu, le roi a eu, dans sa résidence privée une conversation avec son sujet à propos de la suprématie de l’Etat dont il est le chef suprême. La couleur blanche de son vêtement et tout la scénographie faite en blanc incarne l’autorité suprême, la sainteté et la sagesse que le roi est censé détenir. Et son serviteur tout de noir vêtu, semble invoquer le bas peuple, la couche vulnérable, peu élevé, donc en manque de pudeur et de sagesse. Mais cette scénographie n’est qu’un prétexte du metteur en scène pour peindre ironiquement la sagesse impudique d’un roi trop fier qui se voit au-dessus même du créateur de l’univers. Dans sa blancheur, il émet avec force et vivacité des idées ou traduit avec un manque accru de sagesse les propos de son serviteur qui pouvait lui servir de lumière et le conduire à bon port. La trame retrace toute une symbolique du roi qui n’a pas d’oreille, ni pour son peuple, ni pour ses conseillers. Et le dénouement de la scène a réservé un triste sort à ce souverain téméraire, l’écroulement de sa puissance et de lui-même.
TG
