Omicron: Sinovac et Pfizer ne seraient pas assez protecteurs, selon une étude hongkongaise

Selon une étude de l’Université de Hong Kong, les vaccins Sinovac Biotech et Pfizer BioNTech produiraient des réponses immunitaires « insuffisantes » face à Omicron. Les chercheurs appellent à l’utilisation de doses de rappel pour contrer le nouveau variant.

Dans son communiqué en réponse à l’étude de l’Université de Hong Kong (HKU), Sinovac affirme que 94 % des personnes ayant pris une dose de rappel du vaccin Coronac ont présenté des niveaux détectables d’anticorps capables de neutraliser Omicron.

Le laboratoire ne fournit pas de détails sur les niveaux mesurés, mais reconnait qu’avec deux doses, 7 personnes seulement sur 20 ont pu produire des anticorps face à la nouvelle souche mutante du coronavirus.

Même chose pour le vaccin Pfizer-BioNTech également utilisé à Hong Kong : selon l’étude, 5 personnes sur 25 ayant reçu deux doses ont développé des anticorps permettant de neutraliser le nouveau variant

Autre contrecoup pour le laboratoire chinois : selon une étude singapourienne effectuée auprès de 1,25 million de personnes vaccinées, le vaccin Sinovac serait efficace à 60 % contre les formes graves, contre 90 % pour celui de Pfizer et 97 % pour celui de Moderna.

Dans tous les cas, cette relative baisse d’efficacité est une mauvaise nouvelle pour la Chine qui jusqu’ici a su contenir le Covid-19 au prix d’une politique sanitaire drastique : frontières fermées et mesures de détection, de traçage des cas contacts et de confinements stricts.

Or, si la plupart des mégalopoles chinoises en sont à la troisième dose, des trous existent sur la carte. Cinquante millions de personnes âgées ne sont pas vaccinées contre le Covid-19, affirmait récemment Zheng Zhongwei. Dans certaines provinces, le taux de vaccination des plus de 80 ans est de 30 %, 50 % pour les plus de 70 ans, disait encore le directeur du Centre de développement scientifique et technologique de la Commission nationale de la Santé.

En attendant les traitements et les nouveaux vaccins, la grande muraille sanitaire chinoise est donc à l’épreuve. Jusqu’à présent, la stratégie dite « zéro cas » a permis d’éteindre les foyers d’infection en un plus d’un mois, jusqu’à 40 jours pour la dernière résurgence, celle du variant Delta. Le mutant Omicron étant réputé plus contagieux, l’inquiétude est qu’il parvienne à passer les mailles de la stratégie « zéro Covid ».

rfi.fr