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Quelques semaines seulement après l’annonce de l’augmentation des salaires par le gouvernement de la Rupture, l’euphorie suscitée semble se muer déjà en un véritable désenchantement. Et pour cause, les nouvelles taxes et augmentation d’impôts ainsi que la cherté de la vie qui en découlent. Des Organisations de la société civile aux confédérations syndicales, le son de cloche semble de moins en moins favorable…
Les travailleurs béninois veulent-ils toujours bénéficier de la revalorisation des salaires ? Bien malin qui pourra répondre. Cependant, tout semble indiquer que les populations ou précisément les partenaires sociaux seraient prêts à y renoncer déjà. De toute façon, les différentes réactions enregistrées çà et là ces derniers jours en disent long. Si le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), Anselme Amoussou évoque la nécessité de procéder au contrôle des prix plutôt que de communiquer autour de l’augmentation des salaires, le secrétaire général de la Cosi-Bénin, Noël Chadaré estime quant à lui, que le timing est loin d’être bon. « Les conséquences de cette annonce, c’est qu’il y a flambée des prix », a-t-il fait savoir. Et pour Anselme Amoussou, « annoncer la hausse des salaires ne suffit plus, il faut procéder au contrôle des prix et libérer les arriérés de salaires ». Le syndicaliste déplore qu’aucune déclaration officielle sur le taux d’inflation n’ait toujours été faite de même qu’aucune mesure ne soit annoncée pour juguler la hausse exponentielle des prix des produits essentiels. « Si le gouvernement n’exerce pas son pouvoir de régulation du marché, aucune augmentation n’est en mesure de restaurer le pouvoir d’achat des citoyens…Deux facteurs déterminent le pouvoir d’achat à savoir l’évolution des prix et le revenu disponible. Si les prix augmentent et que le revenu reste statique, on comprend que le pouvoir d’achat baisse et que le salarié devient plus pauvre » a clarifié le syndicaliste. Quant au secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Kassa Mampo, il a déploré une réduction des salaires découlant de l’application du nouveau barème des taux progressifs d’impôts sur le traitement et salaires (ITS) et la suppression de l’abattement sur nombre d’enfants à charge dans le calcul de l’ITS. La Confédération syndicale dénonce un plan d’amenuisement du pouvoir d’achat des travailleurs. Selon Kassa Mampo, «le pouvoir d’achat a dégringolé face à la flambée des prix des vivres, de l’électricité, de l’eau, du gaz, des soins de santé, due aux nombreux impôts et taxes décrétés par le gouvernement». Face à la situation, la Cstb estime que le gouvernement devrait “prendre une loi ou un décret pour mettre en place un cadre formel ou tous les deux ou trois ans ce cadre se réunit pour voir s’il est opportun d’augmenter les salaires à la lumière des marchés“. « Le gouvernement a-t-il les moyens de faire une augmentation à la hauteur de la pression exercée sur les salaires par l’inflation sauvage et le code général des impôts ? Si, comme je le pense, la réponse est non, il faut impérativement agir pour la maîtrise des prix sur les marchés. Je pense également que le paiement intégral de tous les types d’arriérés de salaires dus aux travailleurs est devenu primordial pour aider les populations à faire face aux affres d’une inflation de plus en plus intenable » avait déjà alerté Anselme Amoussou. Sur la toile, ça jase au point où des Béninois voudraient ne plus rêver d’une augmentation des salaires. Notons qu’un meeting de protestation contre la cherté de la vie est projeté pour vendredi, 18 février 2022 à la Bourse du travail à Cotonou.
A.B
