Les conseillers élus et désignés pour siéger au sein de l’organe de régulation des médias au Bénin, La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), ont été installés, lundi 22 juillet 2019. A cette occasion, le chef de l’Etat a prononcé un discours qui continue de susciter la polémique dans le rang des professionnels des médias. Dans la première partie de son allocution, Patrice Talon a tressé des lauriers à la Haac 5e mandature et à son président. « Je m’en voudrais, à pareille occasion, de ne pas féliciter la 5e mandature et son président pour l’héritage qu’ils laissent », a laissé entendre le chef de l’Etat. Ainsi, la 5e mandature de la Haac aurait des mérites ? Précisant sa pensée, Patrice Talon a souligné que la Haac 5e mandature a contribué à une plus grande professionnalisation du secteur des médias, et œuvré à la valorisation de la carte professionnelle.
A la limite, les professionnels des médias peuvent convenir que la Haac 5e mandature a été pour quelque chose dans l’avènement du Code de l’information, du code numérique et de la loi sur la radiodiffusion numérique pour lesquels le chef de l’Etat leur rend témoignage pour avoir été aux côtés des gouvernements successifs. Mais sur le chantier de la professionnalisation et surtout de la valorisation de la carte de presse, certainement Patrice Talon n’a pas la même lecture que les professionnels des médias. Car, à entendre ces derniers, la Haac 5e mandature est l’une des pires Haac, sinon la pire qu’ils ont eu à connaître. A-t-elle joué un rôle dans le cadre de la professionnalisation ? Peut-être. Mais en ce qui concerne la valorisation de la carte professionnelle, rien n’a été fait. Pour une carte dont l’établissement revient plus cher que la Carte d’identité nationale, les professionnels des médias, à ce jour, n’en tirent aucun avantage. Elle sert juste pour les élections à la Haac et pour attester de la qualité de journaliste lorsque son détenteur est assigné en justice pour ses écrits. Est-ce que le chef de l’Etat sait au moins que ça fait plus d’un an que la Haac 5e mandature a collectionné les dossiers de renouvellement pour ceux des professionnels des médias dont les cartes sont arrivées à expiration, et qu’elle n’a pas pu délivré une seule carte avant son départ ?
Le chantier sur lequel la Haac 5e mandature est le plus critiquée, c’est celui de la liberté d’expression. Alors qu’elle est censée protéger cette liberté, la Haac 5e mandature s’est illustrée en prévaricateur de la liberté d’expression. Nombre d’organes de presse ont été fermés. Parfois même sans avertissement aucun et sans que la question ait été débattue en plénière. Et quand les associations faîtières ont voulu marcher pour protester contre la fermeture arbitraire d’organes de presse, elles ont été interdites d’accès à la Haac. La Haac sortante est restée impuissante sur le dossier de la radio Soleil Fm qui continue d’être brouillée tous les jours. Quant au dossier de La nouvelle Tribune, il y a une décision de justice qui n’est pas appliquée à ce jour. Ce sont autant de faits qui, selon les professionnels des médias, ont terni l’image de la Haac Boni Tessi et noirci son bilan. Que le chef de l’Etat fasse l’éloge de cette mandature, les professionnels des médias sont surpris.
M.M
Election du bureau et des présidents des commissions, Haac 6e mandature
Rémi Prosper MORETTI Président de la HAAC, 6ème mandature
Cécile AHOUMENOU VP de la HAAC
GBAGUIDI Fernand 1er Rapporteur de la HAAC
Bilikissou ALI MACHIFFA 2eme Rapporteur de la HAAC
Marianne DOMINGO présidente de la Commission de la législation et du contentieux
Armand HOUNSOU présidente de la Commission de la Formation et de la documentation
Cécile AHOUMENOU présidente de la Commission des techniques et des nouvelles technologies de la communication
Bilikissou ALI MACHIFA présidente de la Commission chargée des relations extérieures et de la coopération.
Bastien SALAMI président de la Commission chargée de la carte de presse, de l’éthique et de la déontologie
Ali CAMAROU président de la Commission des médias du secteur privé
Fernand GBAGUIDI président de la Commission des relations publiques et communications
KPOCHEME Franck Président Commission médias du service public